Dans le chaos des camps Rohingyas, les sourires des nombreux enfants… - In the chaos of Rohingyas camps, the smiles of many children…

Cox’s Bazar, Bangladesh : à 30 km de cette station balnéaire du Golfe du Bengale, plus d’un million de personnes vivent entassées dans des camps de réfugiés surpeuplés. 40 ans après l’installation des premières tentes, la crise atteint des sommets dramatiques !

Depuis le 25 août dernier et les violences à grande échelle perpétrées par les autorités birmanes (pays  majoritairement bouddhiste) contre les Rohingyas (minorité musulmane) dans l’état birman de Rakhine, plus de 650.000 réfugiés ont fui le pays et traversé la frontière toute proche avec le Bangladesh.

Cox's Bazar, Bangladesh: 30km from this seaside resort in the Bay of Bengal, over a million people live crammed into overcrowded refugees camps. 40 years after the installation of the first tents, the crisis reaches dramatic heights!

Since August 25th and the large-scale of violence perpetrated by Burmese authorities (mainly Buddhist) against Rohingyas (Muslim minority) in the Burmese state of Rakhine, more than 650,000 refugees have fled the country and crossed the border nearby with Bangladesh.

Je suis frappée par le nombre d’enfants qui courent et jouent dans le camp. Leur sourire, leur courage, leur résilience m' épatent. Près de 60% des nouveaux arrivants depuis le mois d’août dernier sont des enfants de moins de 18 ans. Selon les chiffres de l’UNICEF, « à la date du 24 décembre 2017, parmi les nouveaux arrivants, les populations Rohingyas déjà installées et les communautés locales vulnérables, 720.000 enfants sont affectés et ont besoin d’une aide humanitaire ». Des centaines de milliers de mineurs qui ont vécu des atrocités et qui vivent désormais l’enfer de camps insalubres. Ils ont besoin de tout : d’abris, de puits, de toilettes, d’écoles, de nourriture, de vêtements,… Je visite le camp avec une équipe de l’UNICEF qui me sensibilise à la situation de cette jeunesse menacée.

I am struck by the number of children who run and play in the camp. Their smile, their courage, their resilience amaze me. Nearly 60% of newcomers since last August are children under 18 years old. According to UNICEF figures, "on December 24th, among new arrivals, Rohingyas people already settled and vulnerable local communities, 720,000 children are affected and need a humanitarian aid". Hundreds of thousands of miners who have lived through atrocities and are now living a hell in these unhealthy camps. They need everything: shelters, wells, toilets, schools, food, clothes, ... I visit the camp with a UNICEF team that makes me aware of the situation of this threatened youth.

Dans le domaine de la santé, la vigilance est grande face aux cas de malnutrition de plus en plus nombreux. Les équipes de l’agence onusienne viennent de réaliser un check-up de plus de 300 000 enfants : « Ici, dans les camps de Kutupalong et Balukhali, le taux de malnutrition global est de 19%, ce qui est largement au-dessus du seuil critique de l’OMS », m'explique Viviane Van Steirteghem, la responsable de l’UNICEF sur le terrain. « Le taux de malnutrition sévère, lui, est de 3% et ces enfants sont directement pris en charge. Quand un enfant est en état de malnutrition sévère, c’est un risque de mortalité accru !»

Concerning health, vigilance is high, facing more and more cases of malnutrition. The UN agency teams have just completed a check-up of more than 300,000 children: "Here, in the Kutupalong and Balukhali camps, the global malnutrition rate is 19%, which is well above the critical threshold of WHO (World Health Organisation), "explains Viviane Van Steirteghem, the UNICEF field manager. "The rate of severe malnutrition is 3% and these children are directly supported. When a child is in a state of severe malnutrition, it is a risk of increased mortality! "

Les camps sont très sales et la promiscuité des lieux est un grand risque pour la santé des réfugiés et les ressources de cette terre d’accueil. Les humanitaires s’inquiètent de la prochaine saison des pluies qui pourrait provoquer des glissements de terrain. Les maladies graves menacent. Après l’épidémie de rougeole puis celle de diphtérie qui a tué 24 personnes dont 12 enfants, les équipes de terrain préparent la suivante et craignent le choléra, une maladie hydrique potentiellement mortelle.

The camps are very dirty and the promiscuity of the places is a big risk for the health of refugees and the resources of this land. Humanitarians are worried about the upcoming rainy season which could cause landslides. Serious diseases are threatening. After the measles epidemic and the diphtheria epidemic that killed 24 people including 12 children, field’s teams prepare the next one and fear cholera, a life-threatening waterborne disease.

Et pourtant, dans ce chaos insalubre, que de sourires, de joie dans les yeux des petits. Ils travaillent dans le camp, courent dans les allées boueuses ou se réunissent dans les nombreux « Child friendly space » mis en place par les ONG’s. Des espaces de jeu et de partage sous les regards des accompagnateurs. « Ils ont besoin d’un lieu où ils se sentent en sécurité », me confie Luna Shaila Parveen, agent de protection de la jeunesse pour UNICEF Bangladesh. « Ici, ils reçoivent le soutien d’une équipe psychosociale qui les écoute et ils font des activités ludiques… En même temps, nous profitons de ces moments pour identifier les enfants vulnérables, y compris le repérage d’enfants non-accompagnés. Regardez comme ils jouent, comme ils sont heureux, ils veulent vivre ! »

In this unhealthy chaos, only smiles, joy in the eyes of the little ones. They work in the camp, run in muddy alleys or gather in the many "Child friendly space" set up by NGOs. Playing and sharing spaces under the eyes of the teams. "They need a place where they feel safe," says Luna Shaila Parveen, Youth Protection Officer for UNICEF Bangladesh. "Here, they receive the support of a psychosocial team that listens to them and they play games ... At the same time, we take advantage of these moments to identify vulnerable children, including the identification of unaccompanied children. Watch as they play, how happy they are, they want to live! "

Ces enfants n’ont souvent jamais eu accès à l'éducation. Alors, de nombreuses écoles sont construites dans les camps et des professeurs sont formés. L’UNICEF veut ouvrir 1448 écoles au total. Des lieux sereins et positifs pour ces enfants, des bulles où ils sont pris en charge car, inutile de le préciser, les dangers pour les personnes sans défense sont nombreux dans des lieux comme celui-ci, spécialement pour les filles. Mais, malgré tout, autour de moi, ce sont les sourires qui dominent : « un endroit où aujourd’hui il y a la paix, la possibilité de manger tous les jours et un peu d’eau, ça leur suffit largement », me confie Loris De Filippi, coordinateur d’urgence pour l’UNICEF. « La résilience de ces populations est évidemment très forte, ils ont une énorme capacité d’adaptation alors que les conditions de vie ici sont très dures ».

These children have often never had access to education. So, many schools are built in the camps and teachers are trained. UNICEF wants to open 1,448 schools in total. Positive places for these children, bubbles where they are supported because dangers are present in places like this, especially for girls. But, despite everything, around me, only smiles: "a place where today there is peace, the possibility of eating every day and a little water, that is enough for them", says Loris De Filippi, emergency coordinator for UNICEF. "The resilience of these populations is obviously very strong, they have a huge capacity for adaptation while the living conditions here are very harsh".

Les ONG’s sont présentes en masse mais l’argent manque. Les Rohingyas et leurs enfants ont pourtant besoin de l’aide internationale. Récemment, les Nations Unies ont évoqué des « éléments de génocide » haussant le ton face aux évènements de l’autre côté de la frontière, mais aucune garantie n’est fournie par la Birmanie quant à un retour de ces populations en toute sécurité. Leur présent s’écrit ici, leur avenir peut-être aussi !

NGOs are present “en masse” but money is lacking. However, Rohingyas and their children need international help. Recently, the United Nations has referred to "elements of genocide" raising the tone of events on the other side of the border, but there is no guarantee by Burma of a safe return of these people. Their present is written here, their future perhaps too!

Et la vidéo... And the video...