Svalbard : Un jardinier polaire réalise l’impossible grâce à la permaculture - A polar gardener achieves the impossible thanks to permaculture
L’archipel de Svalbard, l’une des terres habitables les plus au nord sur notre planète. A seulement 1000 kilomètres du pôle Nord, c’est la vie arctique par excellence qui s’étend sous mes yeux. Des pics montagneux, l’océan Arctique, des glaciers, les aurores boréales et, quelque part dans cette nature sauvage, des milliers d’ours polaires, géants blancs bien plus nombreux que les hommes dans ces contrées hostiles.
A 78° de latitude nord, entre la Norvège (pays souverain sur l’archipel) et le pôle Nord, Benjamin Vidmar a trouvé sa destinée : la permaculture polaire. Ce chef cuisinier américain est tombé amoureux de l’Arctique. Après avoir voyagé, il s’est installé ici, dans les cuisines d’un pub local. Mais le constat s’est rapidement imposé à lui : la nourriture (exclusivement importée) n’est pas à la hauteur de ses attentes, elle porte le goût amer des milliers de kilomètres parcourus. « Je voulais les produits les plus frais possibles mais ici, tout arrive par avion ou bateau depuis le continent », nous explique Benjamin Vidmar. « Beaucoup de produits stockés pourrissent et sont jetés à la mer comme tous les déchets alimentaires à Svalbard. Tout cela n’a aucun sens, il y a tellement mieux à faire ! ». C’est décidé, il va cultiver des produits frais et locaux.
The Svalbard archipelago, one of the most Northern inhabited place on earth. Only 1000 kilometers from the North Pole, it is the Arctic life that stretches before my eyes. Mountain peaks, Arctic Ocean, glaciers, aurora borealis and, somewhere in this wilderness, thousands of polar bears, white giants far more numerous than men in these hostile lands.
At 78° North latitude, between Norway (sovereign country on the archipelago) and the North Pole, Benjamin Vidmar found his destiny: polar permaculture. This American chef has fallen in love with the Arctic. After traveling, he settled here in the kitchens of a local pub. But the reality was tough : the food (exclusively imported) is not up to his expectations, it has the bitter taste of thousands of kilometers traveled. "I wanted the freshest products possible but here everything comes by plane or boat from the mainland," explains Benjamin Vidmar. "Many of the stored products rot and are thrown overboard like all food waste in Svalbard. All this makes no sense, there is so much better to do! ". It's decided, he will cultivate fresh and local products.
A peine 3000 km de Bruxelles, Svalbard, l’une des dernières grandes terres sauvages d’Europe, est composée à 60% de glace, 30% de roches montagneuses et à peine 10% de végétation. Dans cette nature isolée, ce climat glacial où la lumière du jour s’absente pendant 3 mois par an, le projet de Benjamin ressemble à « mission impossible » et pourtant… Depuis 2015, sa petite ferme polaire est installée à Longyearbyen, la principale ville de l’archipel : un dôme est utilisé comme serre pour les cultures sous le soleil d’été, un laboratoire intérieur sert de potager hivernal. Compost, hydroponie, lampes LED,… Benjamin est encore en phase d’expérimentation de multiples techniques : « Je suis pour une approche holistique et durable, la permaculture en fait partie, mais pas seulement. La permaculture a beaucoup évolué, de nombreux courants existent désormais. Moi je regarde ce qui se fait partout, ce qui fonctionne et je l’expérimente ici. J’ai choisi le terme de “permaculture polaire” car j’aime l’éthique qui caractérise la permaculture : prendre soin de la Terre, des hommes et mieux utiliser les ressources, ce sont ces principes qui me guident, pas une vision fanatique de la permaculture ! ».
Barely 3000 km from Brussels, Svalbard, one of the last great wild lands in Europe, is composed of 60% ice, 30% mountainous rocks and only 10% vegetation. In this isolated nature, this icy climate where daylight is absent for 3 months a year, Benjamin's project looks like "mission impossible" and yet ... Since 2015, his small polar farm is located in Longyearbyen, the main city of the archipelago: a dome is used as a greenhouse for crops under the summer sun, an indoor laboratory serves as a winter garden. Compost, hydroponics, LED lamps, ... Benjamin is still experimenting with multiple techniques: "I am for a holistic and sustainable approach, permaculture is one of them, but not only. Permaculture has evolved a lot, many branches now exist. I look at what is done everywhere, what works and I experience it here. I chose the term “polar permaculture” because I love the ethics of permaculture: taking care of the earth, people and better use of resources, these are the principles that guide me, not a fanatic vision of permaculture ! ".
A cause des activités minières et ses centrales au charbon, Svalbard compte un des plus hauts taux d’émission de C02 par habitant. Pour toutes ces raisons, Benjamin a une ambition plus large, réduire l’empreinte écologique de l’archipel et améliorer le développement durable de la localité : « Je veux participer à la construction d’un modèle circulaire et durable pour toute la communauté, je récupère par exemple les déchets organiques pour qu’ils ne soient plus jetés à la mer mais transformés en compost, ce qui me permet de faire pousser de nouveaux légumes ».
Due to mining activities and coal-fired plants, Svalbard has one of the highest per capita C02 emission rates. For all these reasons, Benjamin has a broader ambition, to reduce the ecological footprint of the archipelago and improve the sustainable development of the locality: "I want to participate in the construction of a circular and sustainable model for the entire community. For example, I collect organic waste so that it is no longer thrown into the sea but turned into compost, which allows me to grow new vegetables ".
Dans les glaces de l’Arctique, Benjamin cultive des légumes, des graines germées, des herbes aromatiques, des radis, des choux et des œufs de caille qu’il vend aux locaux. Avec les technologies modernes, il est persuadé que l’homme peut faire pousser de la nourriture locale partout et nourrir sa communauté. Une petite pierre dans l’océan Arctique qui a le mérite de conscientiser la population. Benjamin en appelle désormais au crowdfunding (https://www.patreon.com/Polar_perma) pour que le rêve se professionnalise avec une véritable équipe !
In the ice of the Arctic, Benjamin grows vegetables, sprouts, herbs, radishes, cabbages and quail eggs that he sells to the locals. With modern technology, he believes that man can grow local food everywhere and feed his community. A small stone in the Arctic Ocean that has the benefit of raising awareness. Benjamin is now calling for crowdfunding (https://www.patreon.com/Polar_perma) to make the dream professionnal with a real team!