Le Haut-Atlas marocain - High Atlas in Morocco
Au sommet du mont Toubkal à 4167m - At the summit of mount Toubkal at 4167m
Trekking du mont Toubkal et des villages berbères
Amoureuse des montagnes, de la nature, de la marche, des paysages désertiques, cela faisait longtemps que je rêvais d’aller découvrir le Haut-Atlas marocain et de traverser les villages berbères pour me plonger dans la culture locale.
Le principal challenge est de faire l’ascension du mont Toubkal, le point culminant de l’Afrique du Nord, à 4167 mètres d’altitude.
Au programme, 6 jours de marche à travers des villages berbères et enfin, l'ascension du mont Toubkal, le plus haut sommet d'Afrique du Nord, situé à 4167m d'altitude.
Le Haut Atlas offre aux voyageurs des paysages alpins inoubliables : gorges encaissées creusées par les oueds, sommets mérités, hauts plateaux arides, vallées verdoyantes et villages d’altitude, sont les ingrédients de ce trek de montagne.
L’Atlas est aussi une montagne vivante avec ses populations berbères et leurs traditions ancestrales. Les beaux villages de terre accrochés aux pentes escarpées cernés de cultures en terrasses donnent un sourire éternel à ce monde minéral.
Trekking Mount Toubkal and Berber villages
In love with mountains, nature, walking, desert landscapes, I had been dreaming for a long time of discovering the Moroccan High Atlas and crossing Berber villages to immerse myself in the local culture.
The main challenge is to climb Mount Toubkal, the highest point in North Africa, at 4167 meters above sea level.
On the program, 6 days of walking through Berber villages and finally, the ascent of Mount Toubkal, the highest peak in North Africa, located at an altitude of 4167m.
The High Atlas offers travelers unforgettable alpine landscapes: deep gorges dug by wadis, deserved summits, arid high plateaus, green valleys and high-altitude villages, are the ingredients of this mountain trek.
The Atlas is also a living mountain with its Berber populations and their ancestral traditions. The beautiful earthen villages clinging to the steep slopes surrounded by terraced crops give an eternal smile to this mineral world.
Itinéraire:
Dimanche 29 septembre 2024 - Je quitte la Belgique.
Je m’envole pour le Maroc et Marrakech. Une petite escale de moins de deux heures à Casablanca.
Arrivée dans la médina. Magnifique petit riad avec 3 chambres. Je suis accueillie par le manager Youssef. C’est l’heure du coucher de soleil : belles lumières sur les pierres rose orange de la médina.
Lundi 30 septembre 2024 - Jour 1.
Le programme du jour : 11km (739m + - 639m -)
Marrakech (466m) – Aguersioual (1500m) – Tizi Oudite (2239m) - Ait Aissa (1600m)
Nuit de 9h. Douche. Petit déjeuner vite fait : thé menthe sans sucre, eau et jus d’orange en boîte. Youssef du riad Ahlsouss est d’une grande aide. Je lui laisse un sac avec quelques affaires dont mon ordinateur qui me servira à travailler après le trekking. Je prends le risque mais je lui fais confiance. Je suis dans un tout petit riad avec trois chambres seulement, perdu dans le dédale des ruelles de la médina. Je loge dans le quartier juif.
Mohamed vient me chercher à mon riad à 8h30 du matin pour m’emmener dans les montagnes. On est à la gare. On doit prendre deux personnes à 9h (Jo et…). Je ne sais pas s’ils marcheront avec moi ou pas. A priori, j’étais seule. Rachid, le responsable de l’agence par laquelle je suis passée, Pathfinders treks, ne m’a rien dit. Elle avait des bonnes critiques sur le net.
La ville de Marrakech est belle. Il y a une uniformisation au niveau de l’architecture. Tous les bâtiments sont rose-oranger.
A cette heure-ci, il ne fait pas encore trop chaud. Je me sens bien.
Hier, Yaya est venu me chercher à l’aéroport, un jeune sympa. Aujourd’hui, je suis avec Mohamed, plus âgé, qui parle le français. L’ancienne génération parle français mais plus la nouvelle. Pourtant, beaucoup de choses sont écrites en français dans les rues.
On a changé d’endroit pour prendre Jo et …. Nous sommes à un carrefour mais ils ne sont pas là non plus. C’est un jeu de piste.
Je ne parle pas arabe mis à part quelques mots.
On est sur les routes.
Joseph et Maria sont finalement arrivés, des Américains du Colorado qui sont « digital nomads » et qui voyagent pour 2-3 ans. Ils sont partis des Etats-Unis en juillet. Ils ont 27 ans. Ils font un trekking de trois jours vers le Toubkal, donc je ne sais pas s’ils seront dans le même groupe de marche que moi mais je ne pense pas. On prend la route vers les montagnes du Haut-Atlas. Je suis contente. Je suis toujours sidérée comme en l’espace de quelques heures, on peut être totalement dépaysée et pour ça, l’avion est une magnifique invention malgré les effets nocifs pour l’environnement et la planète. Hier matin, j’étais encore dans le froid de la Belgique.
J’ai beaucoup couru cette semaine pour m’entraîner. Je me sens en bonne forme physique et « fit », même si j’ai des douleurs au cou et à la nuque. Après les 5300m au Ladakh en juillet, mon défi est de relever les 4167m du mont Toubkal, le plus haut sommet d’Afrique du nord.
Les paysages sont rouges. La roche est rouge avec les arbres verts, c’est beau. Beaucoup d’oliviers. Les routes sont bonnes. Il y a une heure en moins par rapport à la Belgique. Un tout petit décalage horaire. On traverse des villages avec des gens assis sur les bords des routes. La route serpente dans la montagne.
Mohamed s’arrête et me dit de descendre ici. Joseph et Maria restent dans la voiture. Rachid m’accueille avec Hassan qui sera mon guide et Lahssen qui sera mon cuisinier et le muletier. Une mule pour nous trois. Lahssen a 36 ans et 3 enfants. Il sourit tout le temps. Il vient du village de Matate, un village amazir (berbère). Il ne parle ni anglais, ni français.
Itinerary:
Sunday, September 29, 2024 - I leave Belgium.
I fly to Morocco and Marrakech. A short stopover of less than two hours in Casablanca.
Arrival in the medina. Magnificent little riad with 3 rooms. I am welcomed by the manager Youssef. It is sunset time: beautiful lights on the pink-orange stones of the medina.
Monday, September 30, 2024 - Day 1.
Today's program: 11km (739m + - 639m -)
Marrakech (466m) - Aguersioual (1500m) - Tizi Oudite (2239m) - Ait Aissa (1600m)
Night of 9 hours. Shower. Quick breakfast: unsweetened mint tea, water and canned orange juice. Youssef from the Ahlsouss riad is a great help. I leave him a bag with a few things including my computer that I will use to work after the trek. I take the risk but I trust him. I am in a very small riad with only three rooms, lost in the maze of alleys of the medina. I am staying in the Jewish quarter.
Mohamed comes to pick me up at my riad at 8:30 in the morning to take me to the mountains. We are at the station. We have to pick up two people at 9:00 (Jo and...). I don't know if they will walk with me or not. A priori, I was alone. Rachid, the manager of the agency I went through, Pathfinders treks, didn't tell me anything. It had good reviews on the internet.
The city of Marrakech is beautiful. There is a standardization in terms of architecture. All the buildings are pink-orange.
At this time, it is not too hot yet. I feel good.
Yesterday, Yaya came to pick me up at the airport, a nice young man. Today, I am with Mohamed, older, who speaks French. The older generation speaks French but not the new one. However, many things are written in French in the streets.
We changed location to pick up Jo and …. We are at a crossroads but they are not there either. It is a treasure hunt.
I do not speak Arabic except for a few words.
We are on the roads.
Joseph and Maria have finally arrived, Americans from Colorado who are “digital nomads” and who are traveling for 2-3 years. They left the United States in July. They are 27 years old. They are doing a three-day trek to Toubkal, so I do not know if they will be in the same walking group as me but I do not think so. We take the road to the High Atlas Mountains. I am happy. I am always amazed how in the space of a few hours, you can be completely disoriented and for that, the plane is a magnificent invention despite the harmful effects on the environment and the planet. Yesterday morning, I was still in the cold of Belgium.
I ran a lot this week to train. I feel in good physical shape and "fit", even if I have pain in my neck and nape. After the 5300m in Ladakh in July, my challenge is to climb the 4167m of Mount Toubkal, the highest peak in North Africa.
The landscapes are red. The rock is red with green trees, it's beautiful. Lots of olive trees. The roads are good. It's an hour less than in Belgium. A very small time difference. We pass through villages with people sitting on the sides of the roads. The road winds through the mountain.
Mohamed stops and tells me to get off here. Joseph and Maria stay in the car. Rachid welcomes me with Hassan who will be my guide and Lahssen who will be my cook and the muleteer. One mule for the three of us. Lahssen is 36 years old and has 3 children. He smiles all the time. He comes from the village of Matate, an Amazir (Berber) village. He speaks neither English nor French.
Lahssen
Hassan a 39 ans et est guide depuis 17 ans. Il vient du village d’Armed, un village amazir aussi, au pied du mont Toubkal.
Je parle français avec Hassan. Il préfère ça à l’anglais et je pense qu’il est content de pratiquer son français. Il parle très bien.
Hassan is 39 years old and has been a guide for 17 years. He comes from the village of Armed, also an Amazir village, at the foot of Mount Toubkal.
I speak French with Hassan. He prefers it to English and I think he is happy to practice his French. He speaks very well.
Hassan
Ils sont souriants tous les deux. Après un thé vert à la menthe de bienvenue et quelques dattes, je règle le trekking en cash à Rachid. Et c’est parti pour la marche. Rachid nous quitte et en route avec Hassan et Lahssen et la mule qui ne porte pas de nom.
Nous traversons des villages berbères qui se nomment en fait « les Amazirs », qui signifient les « gens libres ». Le nom « Berbères » leur a été donné par un Français qui croyait que c’était des « Barbares ». Ce terme désignait avant tout les « gens dont on ne comprend pas la langue », c’est-à-dire les étrangers.
Nous avons 11 km à parcourir aujourd’hui. Il y a énormément de noyers, pommiers, cerisiers, genévriers thurifères sur les chemins avec une bonne odeur dans mes narines. Marrakech et le Haut-Atlas sont fort touristiques et je suis à l’automne. C’est la haute saison.
Les villages sont fort détruits par le tremblement de terre qui a eu lieu le 8 septembre 2023 à 23h11 pendant 43 longues secondes, d’une magnitude jusqu’à 6,9 sur l’échelle de Richter et qui a fait 2960 morts et 6125 blessés.
Nous longeons le village de Matate et sa vallée sur la droite. C’est le village de Lahssen.
They are both smiling. After a welcome green tea with mint and some dates, I pay Rachid for the trek in cash. And we set off on the walk. Rachid leaves us and sets off with Hassan and Lahssen and the mule that does not have a name.
We pass through Berber villages that are actually called "the Amazirs", which means "free people". The name "Berbers" was given to them by a Frenchman who thought they were "Barbarians". This word meant “people which we don’t understand the language”, the strangers.
We have 11 km to cover today. There are a lot of walnut trees, apple trees, cherry trees, and thuriferous junipers on the paths with a good smell in my nostrils. Marrakech and the High Atlas are very touristy and I am in the fall. It is the high season.
The villages are badly destroyed by the earthquake that took place on September 8, 2023 at 11:11 p.m. for 43 long seconds, with a magnitude of 6.9 on the Richter scale and which killed 2,960 people and injured 6125.
We pass by the village of Matate and its valley on the right. This is the village of Lahssen.
Matate village
Hassan est marié depuis 4 mois et il a rencontré sa femme il y a 4 mois. Il me dit que c’est tard de se marier à 39 ans ici. Sa femme a le même âge que lui. Ils n’ont pas encore d’enfant. Ses parents sont morts. Il a encore ses 8 frères et sœurs (6 garçons et 4 filles. La plus âgée a 65 ans). Il est le petit dernier de la fratrie. Ce n’était pas un mariage d’amour et il espère tomber amoureux de sa femme avec le temps. Il peut avoir jusqu’à quatre femmes. Et c’est la première femme qui choisit les autres femmes. Les femmes prennent soin de leur mari. De mon point de vue occidental, je trouve ça fou! Mais j’aime cette diversité culturelle.
Le soleil tape, le vent souffle, il fait sec et chaud.
Hassan me dit avoir été au sommet du mont Toubkal la veille. 400 à 600 personnes gravissent le Toubkal en haute saison chaque jour. Ça manque un peu de charme.
Cette région est connue pour la richesse de ses mines de fer. Les paysages sont en effet très minéraux. Je profite de quelques moments de calme et de silence dans la nature car Hassan parle beaucoup. Il est passionné et passionnant. Il est fier de son pays.
C’est aussi une région où l’on trouve des sangliers, des écureuils et des mouflons, des renards et des loups. En hiver, tout est recouvert de neige.
Il est 14h. Lahssen qui a pris de l’avance a installé ses affaires pour le repas du midi, un peu avant le col. Le vent se déchaîne. L’orage approche. Il fait lourd. Un peu de pluie nous rafraîchit. Au menu: riz blanc, légumes, lentilles, bananes et le traditionnel thé vert à la menthe, sans sucre pour moi car eux mettent un maximum de sucre blanc dans la théière.
Hassan has been married for 4 months and he met his wife 4 months ago. He tells me that it is late to get married at 39 here. His wife is the same age as him. They don’t have a child. His parents are dead. He still has his 8 brothers and sisters (6 boys and 4 girls. The oldest is 65 years old). He is the youngest of the siblings. It was not a marriage of love and he hopes to fall in love with his wife in time. He can have up to four wives. And it is the first woman who chooses the other women. Women take care of their husbands. From my Western point of view, I find it crazy! But I like this cultural diversity.
The sun is beating down, the wind is blowing, it is dry and hot.
Hassan tells me that he was at the top of Mount Toubkal the day before. 400 to 600 people climb Toubkal in high season every day. It lacks a bit of charm.
This region is known for the wealth of its iron mines. The landscapes are indeed very mineral. I enjoy a few moments of calm and silence in nature because Hassan talks a lot. He is passionate and exciting. He is proud of his country.
It is also a region where you can find wild boars, squirrels and mouflons, foxes and wolves. In winter, everything is covered in snow.
It is 2 p.m. Lahssen, who has gotten ahead, has set up his things for lunch, a little before the pass. The wind is raging. The storm is approaching. It is heavy. A little rain refreshes us. On the menu: white rice, vegetables, lentils, bananas and the traditional green tea with mint, without sugar for me because they put a maximum of white sugar in the teapot.
Nous reprenons assez vite les chemins sauvages de la montagne. Hassan me partage sa culture. Les maisons typiques sont en pisé, un mélange de terre et de paille. Il y a encore beaucoup de tentes qui remplacent les maisons; encore des suites du tremblement de terre. Les habitants attendent des aides financières de l’État pour la reconstruction. Le roi a donné 10 millions d’euros à l’époque pour aider la population.
We quickly take the wild paths of the mountain again. Hassan shares his culture with me. The typical houses are made of rammed earth, a mixture of earth and straw. There are still many tents replacing the houses; still the aftermath of the earthquake. The inhabitants are waiting for financial aid from the State for reconstruction. The king gave 10 million euros to help all the people.
Nous nous arrêtons avant la pluie à 16h30 dans le village d’Ait Aissa chez Mohamed, un Amazir.
Nous aurons parcouru 700m de dénivelé positif et 600m de dénivelé négatif aujourd’hui. Nous avons aussi croisé beaucoup de chèvreries, même si les chèvres étaient encore dans les montagnes. Elles ne rentrent au bercail qu’en toute fin de journée.
Nous sommes partis d’Aguersioual à 1500m puis sommes passés par le col à 2239m, le col de Tizi Oudite après le repas du midi puis le village d’Ait Aissa à 1600m pour passer la nuit. C’est un village de 600 habitants environ.
We stop before the rain at 4:30 p.m. in the village of Ait Aissa at Mohamed's, an Amazir.
We will have covered 700m of positive elevation and 600m of negative elevation today. We also came across many goat farms, even if the goats were still in the mountains. They only return home at the very end of the day.
We left Aguersioual at 1500m then went through the pass at 2239m, the Tizi Oudite pass after lunch then the village of Ait Aissa at 1600m to spend the night. It is a village of about 600 inhabitants.
Ait Aissa village
Hassan me dit avoir gravi le Toubkal environ 1500 fois. Il a grandi dans le village d’Armed, au pied du mont Toubkal. C’est un homme de la montagne. La journée a été facile en termes de marche aujourd’hui pour moi, même si mon genou gauche, qui est été opéré il y a presque 30 ans, a tendance à gonfler avec les efforts et les dénivelés.
Lahssen est en train de prier à côté de moi. Il fait des ablutions avant la prière pour se nettoyer. Hassan le suit.
Mes chaussures de marche sont rouges par la pierre rouge que nous avons traversée.
J’ai cherché à partager le trekking avec un groupe, entre autres, pour partager les frais mais je n’ai pas trouvé.
Après une courte douche froide, Hassan me fait visiter le village. Des villageois m’offrent des pommes qu’ils viennent de récolter. Elles sont délicieuses! Un régal pour mes papilles gustatives.
Hassan tells me he has climbed Toubkal about 1500 times. He grew up in the village of Armed, at the foot of Mount Toubkal. He is a mountain man. Today was an easy day for me in terms of walking, even though my left knee, which was operated on almost 30 years ago, tends to swell with the effort and the differences in altitude.
Lahssen is praying next to me. He does ablutions before the prayer to clean himself. Hassan follows him.
My walking shoes are red from the red stone we crossed.
I tried to share the trek with a group, among others, to share the costs but I didn't find one.
After a short cold shower, Hassan shows me around the village. Villagers offer me apples that they have just harvested. They are delicious! A treat for my taste buds.
Les gens n’aiment pas trop se faire prendre en photo. Certains me demandent des médicaments. Je donne le peu que je possède avec moi.
People don't like having their picture taken too much. Some ask me for medicine. I give the little I have with me.
Dans chaque maison, une partie est consacrée à un petit hammam.
Les gens sont gentils et accueillants. Il y a beaucoup de mouches dans les maisons. Nous sommes chez une dame qui cuisine le pain de manière traditionnelle. Elle s’appelle Zahra (qui signifie les roses, les fleurs). Elle me fait visiter sa maison qui a beaucoup de dégâts suite au tremblement de terre. Son mari est chasseur de mouflons. Ils ont deux filles de 29 et 22 ans et deux fils. Les filles ne sont pas encore mariées et n’ont pas été au collège mais elles aident leurs parents aux différentes tâches.
In each house, a part is dedicated to a small hammam.
The people are kind and welcoming. There are a lot of flies in the houses. We are at a lady's house who cooks bread in the traditional way. Her name is Zahra (which means roses, flowers). She shows me around her house which has a lot of damage following the earthquake. Her husband is a mouflon hunter. They have two daughters aged 29 and 22 and two sons. The daughters are not married yet and have not been to college but they help their parents with various tasks.





Nous rentrons à 20h. Il fait déjà noir. Un léger repas et puis je décide de ne pas aller dormir trop tard. La journée de marche sera longue demain et le lever est tôt pour moi qui ne suis pas du matin, à 7h. Il n’annonce pas du beau temps. J’espère le contraire.
Je suis la seule touriste dans le village et je n’ai pas croisé de touristes aujourd’hui sur les chemins. Tant mieux.
Au menu du repas du soir: soupe de maïs, tajine de légumes, une pêche et deux prunes. Lahssen cuisine bien. Il est tard. Je n’ai pas très faim. J’ai mangé deux grosses pommes en allant dans la famille. Ils n’arrêtent pas de me proposer à manger. Je n’ai pas l’habitude de manger autant. Ici, refuser de manger de la nourriture n’est pas poli mais je ne veux pas être malade non plus. Infusion à la verveine pour finir. Dodo vers 22h.
Mardi 1er octobre 2024 - Jour 2.
Le programme du jour : 15km (1400m + - 750m -)
Ait Aissa (1600m) – Azib Tamsoult (2250m) – Tazarart (3000m) – Azib Tamsoult (2250m)
Nuit d’insomnies. Peut-être que j’ai bu trop de thé et surtout, trop tard. Je vais faire attention aujourd’hui. Entre l’âne, les coqs, le muezzin, pas facile de dormir.
Malgré mon insistance pour ne pas manger au petit déjeuner, j’ai une grande assiette de fruits (banane, pomme, grenade, pêche, prune et mandarine) devant moi avec un thé vert à la menthe pour accompagner. Les fruits sont délicieux ici. Ils ont le goût du soleil.
On a 22km prévu au programme mais Hassan me dit changer d’itinéraire si le temps est mauvais. Je lui fais confiance.
Il veut partir vers 8h.
Ils mangent beaucoup de viande ici.
Moi qui ai pris des figues séchées et des pruneaux de Belgique, étant donné tout ce qu’ils me donnent à manger, je ne vais pas les ouvrir.
Il y a beaucoup de cultures en terrasses ici. Chaque terrasse appartient à une famille pour cultiver sur une petite parcelle.
We return at 8pm. It is already dark. A light meal and then I decide not to go to sleep too late. The day of walking will be long tomorrow and I get up early for me who is not a morning person, at 7am. The weather is not forecast to be good. I hope otherwise.
I am the only tourist in the village and I have not come across any tourists today on the paths. So much the better.
On the menu for the evening meal: corn soup, vegetable tagine, a peach and two plums. Lahssen cooks well. It's late. I'm not very hungry. I ate two big apples on the way to my family. They keep offering me food. I'm not used to eating so much. Here, refusing to eat food is not polite but I don't want to get sick either. Verbena infusion to finish. Bedtime around 10pm.
Tuesday, October 1, 2024 - Day 2.
Today's program: 15km (1400m + - 750m -)
Ait Aissa (1600m) – Azib Tamsoult (2250m) – Tazarart (3000m) – Azib Tamsoult (2250m)
A sleepless night. Maybe I drank too much tea and above all, too late. I'll be careful today. Between the donkey, the roosters, the muezzin, it's not easy to sleep.
Despite my insistence on not eating for breakfast, I have a large plate of fruit (banana, apple, pomegranate, peach, plum and mandarin) in front of me with a green tea with mint to accompany it. The fruits are delicious here. They taste like the sun.
We have 22km planned on the program but Hassan tells me to change the route if the weather is bad. I trust him.
He wants to leave around 8am.
They eat a lot of meat here.
I who took dried figs and prunes from Belgium, given all that they give me to eat, I'm not going to open them.
There are a lot of terraced crops here. Each terrace belongs to a family to cultivate on a small plot.
Un guide est obligatoire pour faire l’ascension du Toubkal.
On est fatigué ce matin et on est plus silencieux avec Hassan. Et ça grimpe aussi.
On a pris l’itinéraire « bis » même si le ciel est tout bleu ce matin. Comme ça, s’il y a des orages, il y a moyen de se protéger.
Les herbes aromatiques sont très bonnes. Les gens ici cultivent de l’orge, du maïs, des navets, des courges, des haricots, des tomates, des oignons, des courgettes, des aubergines, des poivrons et de l’ail.
Il est 11h10. On est arrivé au refuge Azib Tamsoult situé à 2250m d’altitude où l’on va passer la nuit mais on va monter jusqu’à 3000m pour l’acclimatation et pour un chouette endroit que Hassan voudrait me montrer. Il y a le refuge de Tazarart à 3000m. Le gardien du refuge de la nuit, Hassan, a l’air de dire que le refuge sera complet ce soir avec du monde. J’espère que ça ira car la nuit passée ne fut pas bonne. Il n’y a toujours pas beaucoup de nuages à l’horizon. J’espère que l’on a bien fait de choisir l’itinéraire « bis ».
On fait une pause à une cascade, la cascade Imi nogharghiz, qui est 250 mètres plus haut que le refuge de la nuit. Hassan me propose quelques fruits. Un couple de Français, Isabelle et Gabriel, d’Annecy, vont loger au refuge à 3000m. Elle a un père belge, qui vit à Rixensart. C’est mon « village » d’enfance. Le monde est vraiment petit.
A guide is mandatory to climb Toubkal.
We are tired this morning and we are quieter with Hassan. And it also climbs.
We took the "alternative" route even though the sky is all blue this morning. That way, if there are storms, there is a way to protect ourselves.
The aromatic herbs are very good. People here grow barley, corn, turnips, squash, beans, tomatoes, onions, zucchini, eggplant, peppers and garlic.
It is 11:10. We have arrived at the Azib Tamsoult refuge located at 2250m altitude where we will spend the night but we will climb up to 3000m for acclimatization and for a nice place that Hassan would like to show me. There is the Tazarart refuge at 3000m. The guardian of the night refuge, Hassan, seems to say that the refuge will be full tonight with people. I hope that will be okay because last night was not good. There are still not many clouds on the horizon. I hope we did well to choose the "alternative" route.
We stop at a waterfall, the Imi nogharghiz waterfall, which is 250 meters higher than the night's refuge. Hassan offers me some fruit. A French couple, Isabelle and Gabriel, from Annecy, are going to stay at the refuge at 3000m. She has a Belgian father, who lives in Rixensart. It's my childhood "village". The world is really small.
La cascade Imi nogharghiz - The Imi nogharghiz waterfall
Il est 13h55 et il commence à pleuvoir. Juste à temps. On est au refuge. Je me suis donnée physiquement. On a bien grimpé. De 2250m à 3000. Et ce matin, on était au village à 1600m. Bref, des bons dénivelés positif et négatif aujourd’hui. On attend que la pluie s’arrête, j’espère, avant de redescendre vers le refuge pour la nuit à 2250m.
Il est 14h44. Il pleut. On est toujours au refuge à 3000m. Je suis avec le couple de Français et deux Marocaines de Tanger, dont Sara qui est aussi photographe. Hassan m’appelle la « gazelle des montagnes » et aussi la « gazelle de Mogador ». Mogador est le nom de la ville d’Essaouira. Une belle ville apparemment, que je n’ai pas la chance de connaître. « Mogador » était le nom de ma chambre dans le riad de la première nuit à Marrakech.
Hassan ne veut pas dormir au refuge ici car certains clients se sont déjà retrouvés avec des aoûtats. J’en ai eu au Yukon au Canada en 2022 et en effet, je n’ai pas envie de revivre ça. J’ai réussi à m’en débarrasser avec des antibiotiques finalement.
Bon, on va attaquer la descente, même s’il pleut.
On a descendu 750m de dénivelé négatif en 45 minutes en courant, en mode trail. On est au refuge de la nuit et il y a déjà beaucoup de monde. Je ne suis pas fan. Je ne sais pas encore où je vais dormir. Je suis trempée de transpiration et je viens de boire 1 litre et demi d’eau en un coup. Lahssen va m’apporter à dîner mais je n’ai pas faim et il est 16h. Mais je préfère manger plus maintenant que ce soir. Je vais manger vite fait et prendre ma douche pour ne pas attraper froid. Riz, légumes froids, un peu de salade, olives vertes et noires et haricots en boîte que je touche à peine car ce n’est pas bon pour mes intestins fragiles.
Je suis dans une chambre seule avec ma salle de bain, au premier étage. Trop bien, le luxe. Si je veux une douche chaude, ce n’est pas à la douche dans ma chambre mais dans les douches communes qui se situent au rez-de-chaussée. Je vais prendre une douche et changer de tee-shirt pour ne pas attraper froid car, dans le moment présent, j’ai froid de transpiration. On a à peine eu de la pluie en descendant tellement on a été vite. Mais les éclairs étaient nombreux et l’orage grondait. C’est dangereux en montagne donc je ne traînais pas.
17h: une douche chaude mais juste un filet d’eau mais ça fait du bien et un gros cafard dans la salle de bain que j’ai tué.
Le refuge est bruyant. Il y a beaucoup de groupes et ça résonne. J’ai entendu parler français, anglais, suédois, italien, espagnol et allemand. Les boules Quies seront nécessaires cette nuit. Je suis posée sur mon lit dans ma chambre, au calme. L’électricité n’est pas encore là. Je n’ai pas pris beaucoup de photos aujourd’hui. Ils avaient prévu des gros orages dès 14h et il a commencé à pleuvoir à 14h exactement quand on est arrivé au refuge tout en haut. Quelle précision. On est resté une heure là-haut avant de redescendre, le temps que la pluie se calme un peu. On a eu de la chance ! Et je pense que l’on a bien fait de prendre cet itinéraire « bis »! J’espère mieux dormir que la nuit précédente. Hassan me dit que je suis une vraie machine. Il n’a jamais vu ça, quelqu’un qui descend 750m de dénivelé en 45 minutes. Il me fait rire. C’est vrai que je peux être très résistante en montagne. Je me sens dans mon élément en fait. J’aime la nature, la marche,… A priori, c’était le plus mauvais jour de la semaine en ce qui concerne la météo. Tant mieux et j’espère aussi. J’écris et j’écoute un podcast. J’ai ma Kindle aussi. Ça me fait du bien de me reposer et de me retrouver un peu seule aussi.
Hassan vient frapper à ma porte car les bergers rentrent avec leurs troupeaux et c’est le moment de prendre des photos. Sympa. Je suis en mode boulot donc j’y vais!
It's 1:55 p.m. and it's starting to rain. Just in time. We're at the refuge. I gave it my all physically. We climbed well. From 2250m to 3000. And this morning, we were in the village at 1600m. In short, good positive and negative elevation gains today. We wait for the rain to stop, I hope, before going back down to the refuge for the night at 2250m.
It is 2:44pm. It is raining. We are still at the refuge at 3000m. I am with the French couple and two Moroccan women from Tangier, including Sara who is also a photographer. Hassan calls me the "mountain gazelle" and also the "Mogador gazelle". Mogador is the name of the city of Essaouira. A beautiful city apparently, that I am not lucky enough to know. "Mogador" was the name of my room in the riad on the first night in Marrakech.
Hassan does not want to sleep at the refuge here because some guests have already ended up with harvest mites. I had some in the Yukon in Canada in 2022 and indeed, I do not want to experience that again. I managed to get rid of them with antibiotics in the end. Okay, we're going to start the descent, even if it's raining.
We ran down 750m of negative altitude difference in 45 minutes, in trail mode. We're at the night shelter and there are already a lot of people. I'm not a fan. I don't know where I'm going to sleep yet. I'm soaked with sweat and I've just drunk 1.5 liters of water in one go. Lahssen is going to bring me dinner but I'm not hungry and it's 4 p.m. But I prefer to eat more now than tonight. I'm going to eat quickly and take a shower so I don't catch a cold. Rice, cold vegetables, a little salad, green and black olives and canned beans that I barely touch because they're not good for my fragile intestines.
I'm in a single room with my own bathroom, on the first floor. So great, luxury. If I want a hot shower, it's not in the shower in my room but in the communal showers on the ground floor. I'm going to take a shower and change my t-shirt so as not to catch a cold because, at the moment, I'm cold from sweating. We barely had any rain on the way down because we went so fast. But there was a lot of lightning and the storm was rumbling. It's dangerous in the mountains so I didn't hang around.
5pm: a hot shower but just a trickle of water but it feels good and a big cockroach in the bathroom that I killed.
The refuge is noisy. There are a lot of groups and it resonates. I heard French, English, Swedish, Italian, Spanish and German being spoken. Earplugs will be necessary tonight. I'm lying on my bed in my room, in the quiet. The electricity isn't there yet. I haven't taken many photos today. They had predicted big thunderstorms starting at 2pm and it started raining at exactly 2pm when we arrived at the refuge at the very top. How precise. We stayed up there for an hour before going back down, the time it took for the rain to calm down a bit. We were lucky! And I think we did well to take this "alternative" route! I hope to sleep better than the night before. Hassan tells me that I am a real machine. He has never seen anything like it, someone who descends 750m of altitude in 45 minutes. He makes me laugh. It is true that I can be very resilient in the mountains. I feel in my element in fact. I like nature, walking, ... A priori, it was the worst day of the week as far as the weather is concerned. So much the better and I hope so too. I write and listen to a podcast. I have my Kindle too. It does me good to rest and to be alone a little too. Hassan comes to knock on my door because the shepherds are returning with their flocks and it is time to take photos. Nice. I'm in work mode so I'm going!
Ça en valait la peine. Et puis, je prends des notes toute la journée pour écrire mon reportage. Je suis sortie en tongs. Pas le courage de remettre mes chaussures de marche.
Le repas du soir est prévu à 19h30 alors que j’ai mangé à 16h. Je ne pensais vraiment pas avoir un repas du soir en ayant mangé aussi tard « à midi ». Le refuge peut accueillir jusqu’à 80 personnes. Chaque soir, après le repas du soir, Hassan vient me voir avec sa carte pour faire le point sur la journée du lendemain. On part à 9h demain et c’est une plus petite journée de marche. Réveil à 8h et il est actuellement 20h30. J’observe les différents groupes. Les guides jouent aux cartes ensemble. C’est sympa l’ambiance des refuges. Les Marocains sont vraiment sympas. Ils viennent me parler car ils me voient seule. C’est mignon. Je vais aller bouquiner dans mon lit je pense, me mettre un peu au calme. A demain.
Mercredi 2 octobre 2024 - Jour 3.
Le programme du jour : 11km (510m + - 840m -)
Azib Tamsoult (2250m) – Tizi n’Mzik (2740m) – Armed (1900m)
Une bonne nuit de 10 heures et ça fait du bien. J’ai éteint à 21h30. Un peu de bruit mais avec les boules Quies, ça va. Hassan m’a dit hier que je l’avais tué physiquement. Après la semaine avec moi, ça lui fera 28 jours de travail sans interruption. C’est beaucoup pour son corps, même si en basse saison, il a moins de boulot. C’est son unique travail.
J’ai un peu des courbatures aux jambes de hier mais c’est supportable. Aujourd’hui, c’est une plus petite journée avant d’attaquer le gros morceau jeudi et vendredi. 11 km prévu au programme d’aujourd’hui avec d’abord 510m de dénivelé positif pour arriver à un col, le Tizi n’Mzik à 2740m et puis descendre vers le village de Hassan, le village d’Armed, qui se situe à 1900m. Cela fera 840m de dénivelé négatif.
Il est 7h30. J’avais mis mon réveil à 8h car le but est de partir à 9h. Hier soir, j’ai sorti mon sac de couchage car il fait un peu plus froid que la veille où j’avais juste sorti mon sac à viande mais je n’ai pas eu froid. J’ai pris mon petit sac de couchage de la Belgique. J’ai hésité. On verra au Toubkal mais pour le moment, j’ai bien fait. De même que pour une fois que je fais un voyage court, j’ai pris mes bâtons de marche. Je marche en pantacourt et tee-shirt. Parfois, je mets un léger pull. Mais globalement, il ne fait pas froid. A priori, le mauvais temps est derrière nous maintenant. Parmi les guides, Hassan me disait hier qu’il y a un mélange entre des guides amazirs et des guides arabes qui ont dû étudier la culture amazir. Même leur écriture est différente de l’écriture arabe. Il y a 33 lettres et ils écrivent comme les Européens, de gauche à droite, contrairement aux Arabes qui écrivent de droite à gauche. Hassan m’a appris quelques mots en amazir : « azul » = bonjour, « tenmirt » = merci, « imim » = délicieux. Cela me permet de communiquer avec Lahssen.
It was worth it. And then, I take notes all day to write my report. I went out in flip-flops. I didn't have the courage to put my walking shoes back on.
Dinner is scheduled for 7:30 p.m. even though I ate at 4 p.m. I really didn't think I'd have dinner after eating so late "at noon". The refuge can accommodate up to 80 people. Every evening, after dinner, Hassan comes to see me with his map to take stock of the next day. We leave at 9 a.m. tomorrow and it's a shorter day of walking. Wake up at 8 a.m. and it's currently 8:30 p.m. I observe the different groups. The guides play cards together. The atmosphere in the refuges is nice. The Moroccans are really nice. They come to talk to me because they see me alone. It's cute. I think I'm going to go read in my bed, to calm down a bit. See you tomorrow.
Wednesday, October 2, 2024 - Day 3.
Today's program: 11km (510m + - 840m -)
Azib Tamsoult (2250m) - Tizi n'Mzik (2740m) - Armed (1900m)
A good 10-hour night and it feels good. I turned it off at 9:30 p.m. A bit noisy but with earplugs, it's okay. Hassan told me yesterday that I had killed him physically. After the week with me, that will make 28 days of uninterrupted work. It's a lot for his body, even if in the low season, he has less work. It's his only job.
I have a bit of aches in my legs from yesterday but it's bearable. Today is a shorter day before tackling the big part on Thursday and Friday. 11 km planned for today with first 510m of positive elevation gain to reach a pass, the Tizi n’Mzik at 2740m and then descend towards the village of Hassan, the village of Armed, which is located at 1900m. This will be 840m of negative elevation gain.
It is 7:30 am. I had set my alarm for 8 am because the goal is to leave at 9 am. Last night, I took out my sleeping bag because it is a little colder than the day before when I had just taken out my sleeping bag but I was not cold. I took my small sleeping bag from Belgium. I hesitated. We will see at Toubkal but for the moment, I did well. Also for once that I am doing a short trip, I took my walking poles. I walk in shorts and a T-shirt. Sometimes I wear a light sweater. But overall, it's not cold. The bad weather is behind us now. Among the guides, Hassan told me yesterday that there is a mix of Amazir guides and Arab guides who must have studied Amazir culture. Even their writing is different from Arabic writing. There are 33 letters and they write like Europeans, from left to right, unlike Arabs who write from right to left. Hassan taught me a few words in Amazir: "azul" = hello, "tenmirt" = thank you, "imim" = delicious. This allows me to communicate with Lahssen.
Lahssen and Hassan
J’ai vu hier que certains Suédois ont dormi sur la terrasse à la belle étoile. C’est vrai que c’est mieux que dans un dortoir. Je ferais de même. Au refuge du Toubkal, Hassan va me prévoir une tente pour ne pas que je dorme dans le refuge surpeuplé.
A priori, ce soir, j’aurai un peu de connexion dans le village d’Armed, histoire de checker mes mails. Mais la connexion ne me manque jamais, sauf quand il y a des urgences bien sûr. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait des douches, de l’électricité pour recharger le téléphone,… mais ça m’arrange car j’écris mon reportage sur mon téléphone.
Il est 8h30 et je suis dans la salle à manger. Je suis la dernière dans le refuge. Hassan prie à côté de moi pendant que je prends la bonne assiette de fruits que Lahssen m’a préparée. Un thé vert à la menthe pour couronner le tout. Il fait frais ce matin. Je mets quand même ma veste et mon pantalon de pluie dans mon sac. Je n’ai pas un sac photo mais un sac de trek avec mon appareil photo autour du cou et c’est confortable de ne pas porter mes affaires, pour une fois. Ça repose mon dos.
Il n’y a pas de déchets sur les chemins. Il y a une amende de 50€ si les gens laissent des déchets. D’ailleurs, j’ai un briquet avec moi, pour brûler le papier toilette.
Nous sommes dans la vallée d’Azzaden.
Nous quittons le refuge et nous marchons avec Ibrahim, le monsieur que je viens de prendre en photo. Je marche derrière lui et il sent la transpiration. Je le laisse prendre de l’avance. Il parle avec Hassan. Notre mule est très rapide. Elle n’aime pas être seule et essaie de rattraper les autres mules. C’est mignon. Lahssen la retient en la tirant par la queue.
Yesterday, I saw that some Swedes slept on the terrace under the stars. It's true that it's better than in a dormitory. I'll do the same. At the Toubkal refuge, Hassan will provide me with a tent so that I don't sleep in the overcrowded refuge.
A priori, tonight, I will have a little connection in the village of Armed, just to check my emails. But the connection never fails me, except when there are emergencies of course. I did not expect there to be showers, electricity to recharge the phone, ... but it suits me because I write my report on my phone.
It is 8:30 and I am in the dining room. I am the last one in the refuge. Hassan prays next to me while I take the good plate of fruits that Lahssen prepared for me. A green tea with mint to top it all off. It is cool this morning. I still put my jacket and my rain pants in my bag. I do not have a camera bag but a trekking bag with my camera around my neck and it is comfortable not to carry my things, for once. It rests my back.
There is no trash on the paths. There is a fine of 50€ if people leave any waste. Besides, I have a lighter with me, to burn toilet paper.
We are in the Azzaden Valley.
We leave the refuge and we walk with Ibrahim, the man I just took a picture of. I walk behind him and he smells of sweat. I let him get ahead. He talks to Hassan. Our mule is very fast. She doesn't like being alone and tries to catch up with the other mules. It's cute. Lahssen holds her back by pulling her tail.
Ibrahim
Je tente de suivre Ibrahim et Hassan en montée. Ils sont rapides. Ce sont des montagnards. Je ne suis pas du matin. Mon corps, mes muscles, mon estomac prennent du temps à se réveiller le matin. Mes yeux pleurent. J’aime les premiers rayons du soleil sur ma peau. On ne croise presque pas de touristes sur les chemins.
Il y a des lièvres, des perdrix, des aigles royaux dans le coin.
I try to follow Ibrahim and Hassan uphill. They are fast. They are mountain people. I am not a morning person. My body, my muscles, my stomach take time to wake up in the morning. My eyes are watering. I love the first rays of the sun on my skin. We hardly come across any tourists on the paths.
There are hares, partridges, golden eagles in the area.
Il est 11h et nous sommes au col. Je rencontre deux Français des Sables-d’Olonne, Axel, 50 ans et son gendre, Esteban (son surnom est « Bobo »). Ils font 5 jours de trekking mais pas l’ascension du Toubkal. Ils n’ont pas le niveau et Axel me dit qu’il fume. Axel m’offre un jus d’oranges pressées. Sympa. Je n’ai pas de monnaie en dirhams. 20 dirhams, ce qui est 2€. Le jus d’orange est super bon. Les oranges viennent d’Agadir. Elles ne poussent pas ici dans la région du Haut-Atlas.
Les Sables-d’Olonne est la ville de départ de la célèbre course de voile, le Vendée Globe.
Du col, on voit la vallée d’Imlil. La vue est belle.
It’s 11am and we’re at the pass. I meet two French people from Les Sables-d’Olonne, Axel, 50, and his son-in-law, Esteban (his nickname is “Bobo”). They’re doing 5 days of trekking but not climbing Toubkal. They’re not up to it and Axel tells me he smokes. Axel offers me a freshly squeezed orange juice. Nice. I don’t have any change in dirhams. 20 dirhams, which is €2. The orange juice is really good. The oranges come from Agadir. They don’t grow here in the High Atlas region.
Les Sables-d’Olonne is the starting town for the famous sailing race, the Vendée Globe.
From the pass, you can see the Imlil valley. The view is beautiful.
Hassan se fume une cigarette. Il s’écarte poliment que ne pas m’empester. Il veut arrêter.
Hassan me dit que je suis très rapide. Il y a des beaux paysages minéraux: fer et granit.
Dans la carrière de Hassan, 30% de ses clients ne sont pas arrivés au sommet du Toubkal. Il me dit que l’ascension est technique. Ce n’est pas ce que j’ai lu sur le net avant de partir. On verra.
Il fait chaud. II est 12h. On arrive au village d’Armed. On marche sur une route goudronnée pour le dernier quart d’heure.
Il y a de la truite dans la vallée d’Imlil et beaucoup de noyers aussi. On voit le mont Toubkal, le géant.
Hassan smokes a cigarette. He politely steps aside so as not to stink me up. He wants to stop. Hassan tells me that I am very fast. There are beautiful mineral landscapes: iron and granite.
In Hassan's quarry, 30% of his clients have not reached the summit of Toubkal. He tells me that the climb is technical. This is not what I read on the internet before leaving. We will see.
It is hot. It is 12 o'clock. We arrive at the village of Armed. We walk on a tarmac road for the last quarter of an hour.
There are trout in the Imlil valley and many walnut trees too. We see Mount Toubkal, the giant.
13h. On est arrivé à l’auberge et on s’arrête. Enlever ses chaussures. Ça fait du bien pour les pieds. Un couple de Britanniques vient d’arriver à l’auberge.
Repas, douche, profiter de la connexion pour sauver mes notes dans mes mails, repos. Un tour du village en fin de journée avec Hassan. Il a été faire quelques courses et voir sa famille.
J’aime les repas du matin (fruits) et du midi (légumes froids et crus et riz). Le soir, j’aime moins: tajine avec légumes chauds, pommes de terre et souvent beaucoup d’huile. Je n’arrive pas à manger toutes les pommes de terre car c’est trop lourd pour moi avant de dormir. J’essaie de ne boire du thé que le matin pour pouvoir dormir le soir. Je suis un peu fatiguée et super contente de manger ce midi. Je me régale. J’ai faim et j’aime manger quand j’ai faim. Il m’a fait une grande assiette et je vais tout manger. Pour une fois et il est content.
J’entends le souffle du vent.
On est un peu plus dans la civilisation ici. J’ai une chambre à moi et je partage les sanitaires avec quelques chambres.
15h24. Douche chaude. Ça fait du bien. J’ai donné quelques nouvelles aux parents, checké mes mails. J’en ai profité pour télécharger des podcasts. Les journées sont intenses. Je commence à avoir des frottements avec mes chaussures. Je vais mettre du tape pour demain, avant d’avoir des ampoules.
Un Polonais est arrivé à l’auberge et il est malade. Je reste loin de lui.
Je vais me mettre sur la terrasse au soleil, sur le toit.
Je suis plus en contact avec les hommes. Les femmes sont souvent à l’intérieur. Je loge chez Mohamed. Ici, il y a beaucoup de locaux qui vivent du tourisme de l’Atlas, la majorité d’ailleurs.
1 p.m. We have arrived at the hostel and we stop. Take off our shoes. It feels good for the feet. A British couple has just arrived at the hostel.
Meal, shower, take advantage of the connection to save my notes in my emails, rest. A tour of the village at the end of the day with Hassan. He went shopping and saw his family.
I like breakfast (fruit) and lunch (cold and raw vegetables and rice). In the evening, I like less: tagine with hot vegetables, potatoes and often a lot of oil. I can't eat all the potatoes because it's too heavy for me before going to sleep. I try to only drink tea in the morning so that I can sleep in the evening. I'm a little tired and super happy to eat this lunch. I'm enjoying myself. I'm hungry and I like to eat when I'm hungry. He made me a big plate and I'm going to eat it all. For once and he's happy.
I can hear the wind blowing.
We're a little more in civilization here. I have a room of my own and I share the bathroom with a few other rooms.
3:24 p.m. Hot shower. It feels good. I gave some news to the parents, checked my emails. I took the opportunity to download podcasts. The days are intense. I'm starting to get friction from my shoes. I'm going to put some tape on for tomorrow, before I get blisters.
A Polish guy arrived at the hostel and he's sick. I'm staying away from him.
I'm going to sit on the terrace in the sun, on the roof.
I'm more in contact with the men. The women are often inside. I'm staying at Mohamed's. Here, there are a lot of locals who live off Atlas tourism, the majority in fact.
Jeudi 3 octobre 2024 - Jour 4.
Le programme du jour : 14,5km (1307m + - 0m -)
Armed (1900m) – le refuge du Toubkal (le refuge des mouflons) (3207m)
Dix heures de sommeil. J’ai bien dormi.
Des Américains sont arrivés à l’auberge hier, des Californiens de San Francisco, qui voyagent depuis deux ans et qui sont « digital nomads ». Ils voudraient vivre à Chamonix. Ils trouvent que la vie est vraiment trop chère à San Francisco. On va se retrouver ce soir au refuge du Toubkal, le refuge des mouflons. Une autre Américaine aussi qui vient du Colorado qui va au refuge du Toubkal ce soir. Il y a aussi des Suisses qui en revenaient et la dame était tellement crevée à la descente qu’elle est montée sur la mule. Hassan me disait en rigolant que si je lui faisais le coup, je devrais lui payer 1000€ en plus. Il est parti dormir avec sa femme hier soir.
Le programme du jour: on quitte Armed qui est à 1900m d’altitude à 8h30 du matin. Réveil à 7h30 et petit déjeuner à 8h. L’objectif de la journée est de monter au refuge du Toubkal qui se situe à 3207m. C’est le refuge des mouflons. C’est 1307m de dénivelé positif.
On passe par Sidi Chammharouch. C’est le nom d’un marabout. Hassan estime 4 à 5h de marche.
Thursday, October 3, 2024 - Day 4.
Today's program: 14.5km (1307m + - 0m -)
Armed (1900m) – the Toubkal refuge (the mouflons refuge) (3207m)
Ten hours of sleep. I slept well. Some Americans arrived at the hostel yesterday, Californians from San Francisco, who have been traveling for two years and who are "digital nomads". They would like to live in Chamonix. They find that life is really too expensive in San Francisco. We will meet up tonight at the Toubkal refuge, the mouflons refuge. Another American also who comes from Colorado who is going to the Toubkal refuge tonight. There are also some Swiss who were coming back and the lady was so exhausted on the way down that she got on the mule. Hassan told me jokingly that if I did that to her, I would have to pay her €1000 more. He went to sleep with his wife last night. Today's program: we leave Armed which is at 1900m altitude at 8:30 in the morning. Wake up at 7:30 and breakfast at 8:00. The goal of the day is to climb to the Toubkal refuge which is located at 3207m. This is the refuge of the mouflons. It is 1307m of positive elevation gain.
We pass by Sidi Chammharouch. This is the name of a marabout. Hassan estimates 4 to 5 hours of walk.
La sensation d’être à ma place sur les chemins du monde, dans les montagnes. Je souhaite à tout le monde de connaître un jour le sentiment d’être à sa place.
Pour l’ascension du Toubkal, on va partir très tôt avec la lampe frontale dans la nuit de jeudi à vendredi. Comique. On verra…
On forme une bonne équipe avec Hassan et Lahssen. C’est juste dommage que je ne puisse pas plus communiquer avec Lahssen que par des sourires.
Petit déjeuner : grande assiette de fruits et thé vert à la menthe fraîche sans sucre avec beaucoup d’eau.
J’ai les yeux gonflés. Une petite allergie au soleil avec le vent je pense. Je vais mettre mes lunettes de soleil aujourd’hui. Il fait plus froid que hier. Il fait frais le matin. Hassan est moralisateur. Il me sermonne sur mes yeux mais je suis grande et responsable.
Contrôle de passeport. Ils comptent le nombre de personnes qui montent au Toubkal. Question de sécurité.
The feeling of being in my place on the paths of the world, in the mountains. I wish everyone to one day know the feeling of being in their place.
For the ascent of Toubkal, we will leave very early with the headlamp on the night of Thursday to Friday. Funny. We will see…
We form a good team with Hassan and Lahssen. It is just a shame that I cannot communicate with Lahssen more than by smiles.
Breakfast: large plate of fruit and green tea with fresh mint without sugar with lots of water.
My eyes are swollen. A slight allergy to the sun with the wind I think. I will put on my sunglasses today. It is colder than yesterday. It is cool in the morning. Hassan is moralistic. He lectures me about my eyes but I am big and responsible.
Passport control. They count the number of people climbing Toubkal. Security issue.
Je me sens en forme ce matin. Je croise des touristes sur le chemin: Espagnols, Américains, Français,… Nous croisons beaucoup de mules et de muletiers qui descendent. Certains touristes passent deux nuits au refuge car le dénivelé négatif est trop difficile pour eux d’enchaîner la descente dans la foulée de l’ascension. Il y a du monde en effet et je pense que je n’ai encore rien vu. Ça manque effectivement de charme. De toutes les nationalités. Mais le point positif, c’est qu’il y a beaucoup d’amoureux de la montagne et de la nature. Parfois, on marche avec la mule et Lahssen et parfois pas.
On avance bien. Il est 11h30. On est à 2700m.
I feel in good shape this morning. I meet tourists on the way: Spanish, American, French, ... We meet a lot of mules and muleteers who come down. Some tourists spend two nights at the refuge because the negative difference in altitude is too difficult for them to continue the descent after the ascent. There are people indeed and I think I haven't seen anything yet. It really lacks charm. Of all nationalities. But the positive point is that there are a lot of mountain and nature lovers. Sometimes, we walk with the mule and Lahssen and sometimes not.
We are making good progress. It is 11:30. We are at 2700m.
J’ai changé ma carte photo pour être sûre que les photos déjà prises soient sauvées.
12h40. On est au refuge des mouflons à 3207m. On a mis 4h10. Je me sens bien. Il y a du monde ici. Hassan a parlé avec ses amis dans la montée. Je reste en silence derrière car je suis de nature plus introvertie que lui. C’est ma manière d’épargner mon énergie. Je me concentre sur mes pas et mon souffle. Je suis dans le moment présent. Le fait de s’arrêter tout le temps, ça coupe mon élan aussi. Il papote. Ce sont tous ces amis.
Je vais dormir en tente. Je préfère, même si j’aurai un peu froid. Je mettrai mes couches.
Mon genou gauche, le genou opéré, est un peu gonflé. Je vais me reposer cet après-midi. Mon souffle, ça va. L’altitude aussi j’ai l’impression. Je vais manger et puis me reposer dans la tente.
I changed my photo card to be sure that the photos already taken are saved.
12:40. We are at the mouflons refuge at 3207m. It took us 4h10. I feel good. There are people here. Hassan talked with his friends on the way up. I stay silent behind because I am more introverted than him. It is my way of saving my energy. I concentrate on my steps and my breathing. I am in the present moment. Stopping all the time also cuts my momentum. He chats. It is all his friends.
I will sleep in a tent. I prefer it, even if I will be a little cold. I will put on my layers.
My left knee, the operated knee, is a little swollen. I will rest this afternoon. My breathing is fine. The altitude too I think. I will eat and then rest in the tent.
Je me sens un peu fatiguée quand même. Et un peu mal à la tête avec l’altitude.
Je vois le groupe de Suédois. La montée n’est pas technique, selon mon point de vue. Le soleil tape. Fort. Hassan me parle d’orages pour demain après-midi. Le temps a changé. J’espère que ça ira pour la montée aux petites heures demain matin. Et dire que j’étais prête à enchaîner ce matin avec la montée au Toubkal mais je vais être raisonnable et faire comme tout le monde, passer une partie de la nuit ici. C’est meilleur aussi pour l’acclimatation. Mes pieds ont tenu aussi avec les ampoules.
Il est 13h25 et Hassan me dit que le repas de midi est prêt: riz, maïs, légumes, olives, grenade, banane, thé,…
Ma tente est montée non loin du refuge. Je m’installe. Je sors mes vêtements et les couches pour ce soir et cette nuit. Je me lave avec les lingettes pour bébés. Je me couche. J’écris, je lis. Je suis au calme, seule même si j’entends les touristes parler non loin de ma tente.
J’espère arriver au sommet demain matin. J’ai un peu envie de vomir aussi. J’ai tué une mouche dans la tente. Il fait chaud dans la tente et je fais un courant d’air en ouvrant les deux côtés mais en laissant les moustiquaires.
J’entends parler beaucoup le français.
I feel a little tired anyway. And a little headache with the altitude.
I see the group of Swedes. The climb is not technical, from my point of view. The sun is beating down. Strong. Hassan tells me about storms tomorrow afternoon. The weather has changed. I hope it will be okay for the climb in the early hours tomorrow morning. And to think that I was ready to continue this morning with the climb to Toubkal but I will be reasonable and do like everyone else, spend part of the night here. It is also better for acclimatization. My feet have also held up with the blisters.
It is 1:25 p.m. and Hassan tells me that lunch is ready: rice, corn, vegetables, olives, pomegranate, banana, tea, ...
My tent is set up not far from the refuge. I settle in. I take out my clothes and diapers for this evening and this night. I wash myself with baby wipes. I go to bed. I write, I read. I am quiet, alone even if I hear the tourists talking not far from my tent.
I hope to reach the summit tomorrow morning. I feel a little like throwing up too. I killed a fly in the tent. It's hot in the tent and I create a draft by opening both sides but leaving the mosquito nets.
I hear a lot of French being spoken.
Le secret est de se reposer un maximum pour le repos et l’acclimatation du corps.
16h30. Le soleil se cache derrière la montagne. Je mets les couches de vêtements. Je prends deux gélules de menthe poivrée pour la digestion. J’ai la migraine à gauche et elle est plus forte quand je suis couchée mais je reste quand même couchée. Les effets de l’altitude je suppose et de l’effort des derniers jours. Mon corps est gonflé. Il y a 19 degrés dans la tente. Je n’ai pas le courage d’aller jusqu’aux toilettes du refuge. Je fais à côté de la tente en me planquant. J’ai du papier toilette, des lingettes pour bébés, un sac plastique qui fait office de poubelle. Faire le moins d’effort possible. Mais je vais bien. La digestion, c’est mieux avec la menthe poivrée. Juste la migraine mais c’est supportable. Mon téléphone est sur mode avion. Pas de recharge possible ce soir. J’ai une batterie externe avec moi. J’ai besoin de prendre des notes pour mon reportage. Elle est à 88%. L’autonomie maximale de la batterie est de 77%. Il se fait vieux. J’entends de la musique. Les locaux qui parlent à l’extérieur. De temps en temps, j’entends une mule passer à côté de ma tente. Je ne pense pas avoir une tente voisine. Tant mieux. Il y a un trou dans la tente, sur le toit et la partie extérieure de la toile.
The secret is to rest as much as possible for the body to rest and acclimatize.
4:30 p.m. The sun is hiding behind the mountain. I put on layers of clothing. I take two peppermint capsules for digestion. I have a migraine on the left and it's worse when I'm lying down but I stay lying down anyway. The effects of the altitude I suppose and the effort of the last few days. My body is swollen. It's 19 degrees in the tent. I don't have the courage to go to the toilets in the refuge. I do it next to the tent by hiding. I have toilet paper, baby wipes, a plastic bag that serves as a trash can. Make as little effort as possible. But I'm fine. Digestion is better with peppermint. Just a headache but it’s bearable. My phone is on airplane mode. No recharging possible tonight. I have an external battery with me. I need to take notes for my report. It’s at 88%. The maximum battery life is 77%. It’s getting old. I hear music. The locals talking outside. From time to time, I hear a mule passing by my tent. I don’t think I have a neighboring tent. So much the better. There’s a hole in the tent, on the roof and the outside of the tent.
17h. Je sors de la tente. Les douches sont ouvertes mais je n’en prendrai pas ce soir. Pas très utile pour moi aujourd’hui. Je me mets dans la salle à manger avec tout le monde. Il fait plus chaud que dans la tente. La température baisse vite. J’ai perdu 3 degrés en 30 minutes: 16 degrés. Lahssen vient me voir pour me proposer un thé mais je décline son offre. Il me dit que le repas du soir est à 18h, dans 50 minutes. Je me brosse déjà les dents. J’ai pris avec moi papier toilette, lampe de poche, eau, pommes, appareil photo, petit sac avec mon passeport et mon argent,… Le reste, j’ai laissé dans la tente. J’espère qu’il n’y a pas de vol mais je ne pense pas.
Lahssen me dit que l’on part à 5h du matin demain matin. Les gens sont en groupe. Un grand groupe d’Allemands est installé devant moi. Il y a peu de personnes seules comme moi. Quand c’est comme ça, je me sens un peu seule.
Je ne sais pas ce qui est mieux: dormir dans une tente ou dans un dortoir? Avoir froid ou pas? Être en silence et froid ou avoir du bruit et plus chaud? Dilemme…
Manger deux pommes. Avoir quelque chose dans l’estomac.
J’observe les gens. C’est sympa l’ambiance de refuge. Les cuisiniers des différents groupes apportent du thé, des pop-corns et des biscuits. Je mange des pommes que Hassan a ramassé pour moi à la sortie de son village sur les pommiers. Elles sont vraiment bonnes.
Est-ce que je suis heureuse dans le moment présent ? Oui et non. Je sens quand même que mon corps trinque un peu avec l’altitude. Ne pas y penser pour ne pas rajouter du psychologique à cela.
Tellement de groupes, tellement de différentes agences. Chacun son business.
Je parle avec un couple de Polonais. Sympa. Ils font le Toubkal en deux jours. Il y a 3 douches pour 150 personnes ici. Ils sont partis prendre une douche.
100 personnes ce soir dans le refuge. Le refuge n’est pas plein. Tant mieux !
Soupe de maïs. Les locaux mangent des dattes avec la soupe. Je vais essayer de manger léger, pour la digestion. Tajine de légumes et fruits. Je pense que c’est le soleil plus que l’altitude qui a créé la migraine. Une petite insolation. Une verveine pour finir. Lever à 4h. Petit déjeuner à 4h20. On part à 4h40 pour être au lever de soleil au sommet. Hassan a été se renseigner pour peut-être me faire dormir en dortoir, un dortoir pas trop rempli. Il a peur que j’ai trop froid. Il est 18h30. Je finis de manger.
Il est 19h20 et je suis sur mon lit. Je suis dans un dortoir. Il fait 19 degrés. C’est plus raisonnable. Un dortoir de 26 personnes mais on est 11 personnes je pense. Il y a des toilettes à côté. Je suis avec les Polonais et des Britanniques. J’ai mal au crâne. Le mieux est de dormir je pense, en tout cas essayer. Je n’ai pas de voisins immédiats. Je me suis étalée. C’est bien. A l’heure actuelle, ils sont tous sortis pour leur repas du soir. Je suis seule. Je suis dans le refuge des mouflons, dans le dortoir numéro 4. Il est 19h40. Bonne nuit. A demain!
Vendredi 4 octobre 2024 - Jour 5.
Le programme du jour : 14,5km (960m + - 2267m -)
Le refuge du Toubkal (le refuge des mouflons) (3207m) – le sommet du Toubkal (4167m) – Armed (1900m)
C’est le grand jour, le jour de l’ascension du Jbel Toubkal à 4167m: ascension du refuge des mouflons à 3207m au sommet à 4167m, le plus haut sommet d’Afrique du Nord.
Tard hier soir, un papa avec ses deux enfants sont arrivés dans le dortoir et ils ont dormi près de moi. La petite fille a été malade. Je lui ai donné des médicaments. J’ai aussi donné des Voltaren à Hassan pour son dos. Il a mal depuis deux jours. Au final, tous les médicaments que j’ai pris avec moi, je les ai distribués. J’ai failli prendre un Dafalgan hier pour la migraine. Je me suis chopée une insolation. Je me suis contentée de menthe poivrée. J’évite de prendre des médicaments.
Le mal de tête va mieux ce matin. Et la digestion aussi, même si ça reste fragile.
Je n’ai pas beaucoup dormi: les effets de l’altitude.
La première personne du dortoir s’est réveillée à 3h15 alors que j’avais prévu de me lever à 4h. Hassan m’a dit la veille que l’assiette de fruits traditionnelle comme petit déjeuner serait prête à 4h20 et que l’on partait à 4h40. Difficile de manger le matin et surtout à cette heure. Mais je me force à manger pour avoir de l’énergie et quelque chose dans le ventre.
5pm. I leave the tent. The showers are open but I won’t take any this evening. Not very useful for me today. I sit in the dining room with everyone. It is warmer than in the tent. The temperature drops quickly. I have lost 3 degrees in 30 minutes: 16 degrees. Lahssen comes to see me to offer me a tea but I decline his offer. He tells me that the evening meal is at 6 p.m., in 50 minutes. I am already brushing my teeth. I took with me toilet paper, flashlight, water, apples, camera, small bag with my passport and money, ... The rest, I left in the tent. I hope there is no theft but I don't think so.
Lahssen tells me that we leave at 5 a.m. tomorrow morning. People are in groups. A large group of Germans is installed in front of me. There are few people alone like me. When it is like that, I feel a little lonely.
I don’t know what’s better: sleeping in a tent or in a dormitory? Being cold or not? Being silent and cold or having noise and warmer? Dilemma…
Eat two apples. Have something in your stomach.
I observe people. The refuge atmosphere is nice. The cooks of the different groups bring tea, popcorn and biscuits. I eat apples that Hassan picked for me at the exit of his village on the apple trees. They are really good.
Am I happy in the present moment? Yes and no. I still feel that my body is suffering a little with the altitude. Not to think about it so as not to add psychological to it.
So many groups, so many different agencies. Each one has its own business.
I speak with a Polish couple. Nice. They are doing the Toubkal in two days. There are 3 showers for 150 people here. They have gone to take a shower.
100 people tonight in the refuge. The refuge is not full. So much the better!
Corn soup. The locals eat dates with the soup. I will try to eat lightly, for digestion. Vegetable and fruit tagine. I think it is the sun more than the altitude that caused the migraine. A little sunstroke. A verbena to finish. Up at 4am. Breakfast at 4:20am. We leave at 4:40am to be at the summit at sunrise. Hassan went to find out if I could sleep in a dormitory, a dormitory that is not too full. He is afraid that I will be too cold. It is 6:30pm. I finish eating.
It is 7:20pm and I am on my bed. I am in a dormitory. It is 19 degrees. It is more reasonable. A dormitory of 26 people but there are 11 of us I think. There are toilets next door. I am with the Poles and some British people. I have a headache. The best thing is to sleep I think, at least try. I don't have any immediate neighbors. I spread out. It's good. At the moment, they're all out for their evening meal. I'm alone. I'm in the mouflon refuge, in dormitory number 4. It's 7:40 p.m. Good night. See you tomorrow!
Friday, October 4, 2024 - Day 5.
Today's program: 14.5km (960m + - 2267m -)
The Toubkal refuge (the mouflons refuge) (3207m) - the summit of Toubkal (4167m) - Armed (1900m)
It's the big day, the day of the ascent of Jbel Toubkal at 4167m: ascent from the mouflons refuge at 3207m to the summit at 4167m, the highest peak in North Africa.
Late last night, a father with his two children arrived in the dormitory and they slept near me. The little girl was sick. I gave her some medicine. I also gave Hassan some Voltaren for his back. He has been in pain for two days. In the end, all the medicines I took with me, I distributed them. I almost took a Dafalgan yesterday for my migraine. I got sunstroke. I settled for peppermint. I avoid taking medication.
The headache is better this morning. And my digestion too, even if it remains fragile.
I didn't sleep much: the effects of the altitude.
The first person in the dormitory woke up at 3:15 a.m. while I had planned to get up at 4 a.m. Hassan told me the day before that the traditional fruit plate for breakfast would be ready at 4:20 a.m. and that we were leaving at 4:40 a.m. It's hard to eat in the morning, especially at this time. But I force myself to eat to have energy and something in my stomach.
L’objectif est d’arriver au sommet pour le lever de soleil de 7h27.
Nous entamons l’ascension. Il ne fait pas très froid. Devant moi, je vois plein de lumières dans la montagne. Chacun avance avec sa frontale. On dirait une chenille lumineuse. C’est beau. Chacun marche en silence pour garder son souffle. Le refuge n’est pas plein et il n’y a pas grand monde qui monte. Je suis tombée un bon jour. J’admire aussi le ciel étoilé. C’est magnifique. Je me sens bien. Je pense que ça va le faire, que je vais y arriver mais je ne pense pas trop, je me concentre sur chaque pas, un pas après l’autre. Le bruit des bâtons de marche rythme mes pas. Je croise des gens qui ne sont pas bien et qui font demi-tour. Je croise le papa et ses deux enfants. Après un mal de tête, des vomissements, il me dit que sa fille a envie de dormir. Il ne faut pas jouer avec l’altitude et la montagne. Je ne les verrai pas au sommet.
Je sais que la journée sera longue car, après l’ascension, on a prévu de dormir ce soir à 1900m, à Armed, dans le village de Hassan, chez Mohamed. Gros dénivelés positif et négatif aujourd’hui !
J’avance, lentement, à mon rythme. Hassan m’encourage. « Aywa Pascale », ce qui signifie « allez Pascale » en amazir. Il est gentil. Au milieu de la montée, il me dit de continuer seule car c’est l’heure de la prière pour lui. C’est cocasse pour moi. Avec ma frontale, je peux voir des araignées au sol. Il y a de la vie à cette altitude. Nous arrivons au sommet à 7h28 et c’est magnifique, spectaculaire, grandiose. Le lever de soleil est juste dingue. Il n’y a pas grand monde. Je m’attendais à bien pire. Je suis tellement contente, heureuse d’avoir relevé ce défi. C’est toujours une victoire contre moi-même. Nous restons 30 minutes au sommet, le temps de prendre des photos, de profiter et d’admirer les paysages, le lever de soleil, les changements de couleurs et de manger quelques dattes, pommes séchées et une pomme. Et boire aussi.
The goal is to reach the summit for sunrise at 7:27 a.m.
We start the climb. It's not very cold. In front of me, I see lots of lights in the mountain. Everyone walks with their headlamps. It looks like a luminous caterpillar. It’s beautiful. Everyone walks in silence to keep their breath. The refuge is not full and there are not many people going up. I fell on a good day. I also admire the starry sky. It’s magnificent. I feel good. I think it’s going to work, that I’m going to make it but I don’t think too much, I concentrate on each step, one step after the other. The sound of the walking poles punctuates my steps. I pass people who are not well and who turn around. I pass the father and his two children. After a headache, vomiting, he tells me that his daughter wants to sleep. You shouldn't play with the altitude and the mountain. I won't see them at the top.
I know that the day will be long because, after the climb, we plan to sleep tonight at 1900m, in Armed, in Hassan's village, at Mohamed's. Big positive and negative elevation today!
I move forward, slowly, at my own pace. Hassan encourages me. "Aywa Pascale", which means "go Pascale" in Amazir. He is kind. In the middle of the climb, he tells me to continue alone because it is prayer time for him. It's funny for me. With my headlamp, I can see spiders on the ground. There is life at this altitude. We arrive at the summit at 7:28 am and it is magnificent, spectacular, grandiose. The sunrise is just crazy. There are not many people. I expected much worse. I am so happy, happy to have taken up this challenge. It is always a victory against myself. We stay 30 minutes at the top, time to take pictures, enjoy and admire the landscapes, the sunrise, the changing colors and eat some dates, dried apples and an apple. And drink too.
Mais la descente nous attend. Hassan me propose de prendre un autre chemin que le chemin aller et nous serons les seuls à emprunter cette route. C’est raide, très pentu et mes genoux encaissent le dénivelé. J’ai encore un fond de migraine mais je tiens le coup. A 3800m, il y a une épave d’un avion, un accident d’avion qui a eu lieu en 1968-1969, un avion américain qui s’est crashé et qui a fait 7 morts. Il n’y a aucun survivant.
But the descent awaits us. Hassan suggests that we take another path than the outward path and we will be the only ones to take this road. It is steep, very steep and my knees are taking the difference in altitude. I still have a bit of a migraine but I hold on. At 3800m, there is a plane wreck, a plane crash that took place in 1968-1969, an American plane that crashed and killed 7 people. There are no survivors.
Nous arrivons à une rivière, le plus dur est fait. Hassan me félicite et me dit que l’on fait une pause au soleil. Il n’en revient pas comme je suis rapide et forte en montagne. Je ne sais pas s’il me dit ça pour me flatter ou pas. J’en profite pour enlever des couches de vêtements et mes chaussures pour soulager mes pieds. Il aimerait bien que je sois sa deuxième femme. Il me fait rire.
We arrive at a river, the hardest part is done. Hassan congratulates me and tells me that we are taking a break in the sun. He can't believe how fast and strong I am in the mountains. I don't know if he's telling me that to flatter me or not. I take the opportunity to take off layers of clothing and my shoes to relieve my feet. He would like me to be his second wife. He makes me laugh.
Nous rejoignons le chemin qui est désormais plus facile. Nous croisons à nouveau des muletiers, des mules, quelques touristes qui montent. Plus nous descendons, plus nous croisons des touristes qui montent. Le refuge sera certainement complet ce soir. Certaines personnes que je croise me posent des questions sur l’ascension. Nous croisons aussi un des frères de Hassan, qui est également guide. Au lieu-dit, « le marabout », on s’arrête pour le repas de midi. J’adore manger quand j’ai faim. Et Lahssen m’a préparé une magnifique et grosse assiette de légumes avec du riz et des olives. J’aime ces repas sains. Je dévore après l’effort. Je parle avec un Irlandais qui est sur la montée et 4 Françaises. Je m’offre un jus d’oranges pressées à 15 dirhams (1,5€) et un foulard, comme souvenir du Jbel Toubkal. Je marchande : 80 dirhams au lieu de 150.
Après une bonne pause au soleil, nous reprenons la descente. Hassan croise tous ces amis sur le chemin et fait la papote. Il me dit que le vendredi, c’est un jour très important pour les musulmans. On s’approche de son village et on entend le muezzin qui chante. Plus nous nous approchons de la fin, plus je sens mes jambes cassées par la journée et mon genou gauche tout gonflé mais c’est normal après la journée. Je peux être fière de moi.
On repasse à côté des pommiers et Hassan en ramasse pour moi. C’est super gentil. Il me propose de passer par sa maison pour que je rencontre sa femme. Il me faut un peu de courage car je rêve de me mettre en tee-shirt et je rêve d’une douche. On ne restera pas longtemps. Je rencontre sa femme, Sana. Une femme avec un sourire lumineux. Elle est originaire de Marrakech. C’est une femme de la ville. Depuis 4 mois, elle vit ici, dans le village de Hassan. Vivre une vie de village n’est pas aisé pour elle. Ses parents lui manquent. Elle a 6 frères et sœurs. Hassan me confie que ses parents ont perdu 4 enfants à la naissance mais ils sont quand même 9 enfants.
Il est 14h et on est arrivé chez Mohamed, à Armed, dans le village de Hassan.
Le Toubkal et ses 4167m, est le point culminant de l’Afrique du Nord, et son ascension est accessible à tout bon marcheur. Il s’agit pour l’essentiel de faire une randonnée sportive d'un niveau abordable avec l’ascension du Toubkal et ses 4167m, point d'orgue de ce trek dans le Haut Atlas.
Être en bonne condition physique. Le mont Toubkal ne nécessite pas de connaissances techniques. Mais cela ne veut pas dire que c'est une randonnée facile ! De petits accidents peuvent se produire et le Toubkal comporte des difficultés, il est donc plus sage d'avoir tout l'équipement nécessaire. Le principal problème est le mal d’altitude : vomissements, maux de tête,…
Cet après-midi, c’est repos, douche,… et je vais en profiter pour mettre mes notes en ordre car j’ai juste noté quelques mots.
We join the path which is now easier. We pass muleteers again, mules, a few tourists going up. The lower we go, the more tourists we pass going up. The refuge will certainly be full tonight. Some people I meet ask me questions about the climb. We also meet one of Hassan's brothers, who is also a guide. At the place called "the marabout", we stop for lunch. I love eating when I'm hungry. And Lahssen has prepared a magnificent and big plate of vegetables with rice and olives for me. I like these healthy meals. I devour them after the effort. I talk to an Irishman who is on the way up and 4 French women. I buy myself a freshly squeezed orange juice for 15 dirhams (€1.50) and a scarf, as a souvenir from Jbel Toubkal. I bargain: 80 dirhams instead of 150.
After a good break in the sun, we start the descent again. Hassan meets all his friends on the way and chats. He tells me that Friday is a very important day for Muslims. We approach his village and we hear the muezzin singing. The closer we get to the end, the more I feel my legs broken by the day and my left knee all swollen but that's normal after the day. I can be proud of myself.
We pass by the apple trees again and Hassan picks some for me. It's super nice. He offers to go by his house so that I can meet his wife. I need a little courage because I dream of putting on a T-shirt and I dream of a shower. We won't stay long. I meet his wife, Sana. A woman with a bright smile. She is from Marrakech. She is a city woman. For 4 months, she has lived here, in the village of Hassan. Living a village life is not easy for her. She misses her parents. She has 6 brothers and sisters. Hassan tells me that his parents lost 4 children at birth but they are still 9 children.
It is 2 p.m. and we have arrived at Mohamed's house, in Armed, in the village of Hassan.
Toubkal and its 4167m, is the highest point in North Africa, and its ascent is accessible to any good walker. It is essentially a sporty hike of an accessible level with the ascent of Toubkal and its 4167m, the highlight of this trek in the High Atlas.
Be in good physical condition. Mount Toubkal does not require technical knowledge. But that does not mean that it is an easy hike! Small accidents can happen and Toubkal has its difficulties, so it is wiser to have all the necessary equipment. The main problem is altitude sickness: vomiting, headaches, etc.
This afternoon, it is rest, shower, ... and I will take advantage of it to put my notes in order because I only wrote down a few words.
Samedi 5 octobre 2024 - Jour 6 et retour vers Marrakech dans l’après-midi.
Le programme du jour : 9km (800m + - 950m -)
Armed (1900m) – Tidli Isq (2700m) – Imlil (1750m) – Marrakech (466m)
Hassan m’a dit hier que l’on partait ce matin à 10h. Grasse matinée! Petit déjeuner à 9h15. Trop bien. Il avait l’air crevé! Je me suis levée à 8h30. Ça change de hier matin. Surtout que j’ai passé la fin de la journée et soirée de hier dans le salon commun de l’auberge avec les Américains de San Francisco que j’avais rencontrés ici la veille du Toubkal (et que j’ai vu au sommet du Toubkal d’ailleurs). Elle s’appelle January (la signification de son prénom : « nouveau départ » selon ses parents) et lui, Jake. Et il y avait aussi deux Australiens de Brisbane, Jane et Matt, qui vivent depuis 7 ans à Londres pour le travail. Bref, soirée anglophone hier soir et ça m’a fait du bien une soirée un peu cool. On a eu des pop-corns et puis, le repas. J’avais très faim hier soir et pour une fois, j’ai tout mangé.
On a fait notre traditionnelle petite réunion avec Hassan. Dans la chambre hier à 21h30 et dodo quasiment dans la foulée.
Le programme du jour est 7-8km, quitter Armed, aller à Tamatert, puis à Imlil, puis à Ait Souka, puis repas de midi et à 14h-14h30, un chauffeur viendra me chercher pour me ramener à Marrakech. Fin du trekking et du programme. Ne pas oublier les pourboires à Hassan et Lahssen qui ont vraiment été aux petits soins avec moi. Je compte leur donner 50€ à chacun. J’espère qu’ils seront contents.
Hassan a refait le point avec moi hier soir sur les kilométrages des différentes journées. On a marché 29km les deux derniers jours avec un dénivelé (positif et négatif) de 4520m. La folie quand même quand j’y pense. Et j’ai réussi à gravir le Jbel Toubkal! J’étais au sommet de l’Afrique du Nord. C’était physique quand même. Technique, je ne sais pas. L’altitude rend toujours les choses plus difficiles. Et on ne sait jamais comment le corps va réagir.
Les Américains et les Australiens auront leur petit déjeuner en même temps que moi. Ils ont chacun leur salle de bain. Je dors dans la même chambre que la fois passée et je partage ma salle de bain. Ce que je n’aime pas, c’est que les muletiers et cuisiniers l’utilisent aussi et ils ne sont pas propres: pipi, caca, ablutions,… Ça me dégoûte! Bref, vivement ce soir dans le riad!
C’est dur ce matin: j’ai mal au corps. Mal à la tête, à la gorge,… Le contrecoup de hier. C’est sans doute normal.
Ce matin, je « google », par curiosité.
Voici ce que Wikipédia dit:
« Signification
Le mot Toubkal serait une déformation d'origine française du même nom berbère Tugg Akal /toug-akal/ qui signifie « celle qui regarde en haut la terre ». Les gens de cette région utilisent encore cette appellation. Tizi n Tugg Kal signifie littéralement « col du Tugg Kal ».
Le djebel Toubkal (berbère/amazir, Tugg Kal [Tougkal] ; arabe : جبل توبقال) est le point culminant du Haut Atlas ainsi que du Maroc et de l'Afrique du Nord avec 4 167 m. Il est situé à 63 km au sud de Marrakech, dans la province d'Al Haouz, à l'intérieur du parc national qui porte son nom.
Géologie
Le massif du Toubkal est constitué de roches de natures diverses. On trouve notamment sur les sommets de l'andésite et de la rhyolite, des roches sombres d'origine volcanique.
Des glaciers ont laissé des marques caractéristiques de leur passage sous la forme de vallées en auge. Lors de la glaciation de Würm, l'actuelle vallée de l'Assif n'Ait Mizane (la vallée du refuge du Toubkal) était occupée par le plus long glacier de l'Atlas. Il mesurait 5 km de long.
Histoire
Techniquement, le Toubkal ne présente pas de difficultés particulières, et est régulièrement gravi depuis très longtemps. Les Berbères le considèrent comme un lieu saint, dédié à Sidi Chamarouch ou Chamharouch (« le marabout »), et plusieurs cairns sur le sommet témoignent de ce culte. Par ailleurs, un sanctuaire lui est consacré sur le chemin menant depuis Imlil.
Tourisme
L'ascension du toit de l'Afrique du Nord attire un grand nombre d'adeptes du trekking. Cette ascension attire d'autant plus la foule qu'elle ne présente pas de grandes difficultés techniques et que l'assistance des muletiers et de leurs mulets réduisent les efforts physiques. La distance et le dénivelé restent tout de même relativement importants puisqu’entre Imlil et le mont Toubkal les randonneurs parcourent près de 35 kilomètres aller-retour avec un dénivelé de près de 5 000 mètres. L'altitude étant relativement importante (3 200 mètres au refuge et 4 167 mètres au sommet), le risque de mal aigu des montagnes (maux de tête, saignements de nez, vomissements) n'est pas nul bien que ses effets restent très modérés à cette hauteur.
L'été est la saison la plus propice car la neige et les névés sont absents mais des orages brefs et violents peuvent se produire. La voie normale de l’Ikhibi Sud est la plus fréquentée. Du sommet un large panorama s'offre au regard récompensant les efforts fournis. On domine les vastes étendues de l'Atlas et du grand Sud avec à 50 km au sud-est le djebel Sirwa et 150 km au nord-est la vaste croupe du djebel M'Goun. On aperçoit également le sommet de la station d'Oukaïmden. La vague touristique a modifié la vie des montagnards berbères vivant dans le voisinage. De nombreux habitants travaillent désormais dans le tourisme : muletiers, guides, gîteurs, cuisiniers, transporteurs. Le village d’Imlil, dernier village accessible par la route, depuis Asni, et situé à seulement deux jours de marche au nord du Toubkal, est un véritable « Chamonix marocain ». Deux refuges se situent à l'altitude de 3 200 m, à 2 ou 3 heures de marche du sommet. Non loin du sommet du Toubkal se trouve une autre attraction, le lac d'Ifni, accessible par le col de Tizi n'Ouanoums (3 664 m). »
Intéressant…
Hassan a changé de programme. Il me propose de faire un col à 2700m. Moi qui pensais que c’était une petite dernière journée cool… Le col s’appelle « Isq » (qui signifie « pointe ») et c’est la région des glaciers: « Tidli ». Il n’y a plus de glaciers à cause du réchauffement climatique. On quitte à 10h comme prévu. La vue est belle au sommet, sur la vallée d’Imlil. Je me donne encore physiquement. Je grimpe vite. Hassan me dit que je suis une chèvre des montagnes. Il n’a jamais connu quelqu’un comme moi, « une vraie montagnarde » selon son expression. Les Australiens de Londres me suivent de loin. Nous descendons vite. En mode trail. Nous serons à 13h à l’endroit pour manger le repas de midi, à l’abri des noyers. Au lieu de 6 heures, nous mettons 3 heures pour faire 9km.
Monter de 1900m à 2700m et redescendre à 1750m.
Le repas du midi est bon, comme d’habitude : une grande salade avec du riz et des légumes froids avec du melon comme dessert. Je ne bois pas le thé. Je termine avec les pommes séchées qu’il me reste et deux dattes.
J’observe Hassan et Lahssen qui mangent à côté de moi, un peu à l’écart, du pain avec des sardines. Ils travaillent de temps en temps ensemble et ils ont l’air de bien s’entendre.
Il est 14h et j’attends le chauffeur qui me ramènera à Marrakech.
J’ai donné les pourboires à Lahssen et Hassan. Je parle avec Hassan: son salaire varie entre 350 et 500 dirhams par jour. Ça dépend si c’est un groupe ou une personne seule. Ça dépend aussi des agences avec lesquelles il travaille. Il pense gagner 350 dirhams avec moi, c’est-à-dire 35€/jour.
Je suis contente de mon trekking, de l’expérience, des rencontres. Je suis juste un peu déçue que les Berbères, les Amazirs, n’aiment pas se faire prendre en photo.
Je ne m’attendais pas à avoir des douches presque tous les jours, du wifi deux soirs, de l’eau minérale en bouteille tous les jours à volonté. Le service est bien pour les touristes.
Repos et retour à Marrakech.
Lahssen repart demain avec un groupe de Français de 6 personnes pour 5 jours. Hassan repart mardi. Deux jours de pause. Leur saison est courte. C’est un métier exigeant pour eux mais je pense que c’est un métier bien payé pour le niveau de vie au Maroc.
Il est 14h30 et c’est le même chauffeur qu’à l’aller, Mohamed. Il a encore un vieux téléphone. J’adore. C’est rare de nos jours. Une heure et demi de route d’Imlil jusqu’à Marrakech. Je suis seule dans la voiture. Retour à la civilisation après des jours de nature, de montagnes et de marche. Hassan me dit que je vais lui manquer. Les Amazirs sont un peuple très attachant.
Mohamed me dépose dans le même riad, chez Youssef, dans le quartier juif de Marrakech.
Sur la route, nous traversons des coopératives d’huile d’argan. Mohamed me propose de m’arrêter mais je décline son invitation. Ça a l’air touristique. Mohamed a 3 enfants et est originaire d’une petite ville amazir qui se situe entre Marrakech et Imlil, Tahannaout. Il a 52 ans et sa plus jeune fille a 22 ans. Il me propose de rester au Maroc et de travailler avec lui comme chauffeur de taxi. Un jour sur deux, il travaille et un jour sur deux, je travaille. Il me fait rire.
Plus on descend vers Marrakech et plus la température augmente. Il est 15h30. Marrakech est à 466m d’altitude.
Mohamed me dépose et tout de suite, un jeune vient vers moi pour me conduire au riad. C’est un labyrinthe ici. Il me demande un pourboire mais je n’ai rien. Youssef m’accueille. Ma chambre « Mogador » est prête. Mes affaires laissées au riad sont dans ma chambre. Un repos bien mérité.
Saturday, October 5, 2024 - Day 6 and return to Marrakech in the afternoon.
Today's program: 9km (800m + - 950m -)
Armed (1900m) – Tidli Isq (2700m) – Imlil (1750m) – Marrakech (466m)
Hassan told me yesterday that we were leaving this morning at 10am. Lazy morning! Breakfast at 9:15am. So good. He looked exhausted! I got up at 8:30am. It's a change from yesterday morning. Especially since I spent the end of the day and evening yesterday in the common lounge of the hostel with the Americans from San Francisco that I had met here the day before Toubkal (and that I saw at the summit of Toubkal by the way). Her name is January (the meaning of her first name: "new beginning" according to her parents) and he, Jake. And there were also two Australians from Brisbane, Jane and Matt, who have been living in London for 7 years for work.
In short, English-speaking evening last night and it did me good, a rather cool evening. We had popcorn and then, the meal. I was very hungry last night and for once, I ate everything.
We had our traditional little meeting with Hassan. In the room yesterday at 9:30 p.m. and bed almost immediately afterwards.
The program for the day is 7-8km, leave Armed, go to Tamatert, then to Imlil, then to Ait Souka, then lunch and at 2-2:30 p.m., a driver will come and pick me up to take me back to Marrakech. End of the trek and the program. Don't forget the tips for Hassan and Lahssen who really took great care of me. I plan to give them €50 each. I hope they will be happy.
Hassan reviewed with me last night the mileage of the different days. We walked 29km the last two days with an elevation gain (positive and negative) of 4520m. Crazy when I think about it. And I managed to climb Jbel Toubkal! I was at the top of North Africa. It was physical though. Technical, I don't know. Altitude always makes things more difficult. And you never know how your body will react.
The Americans and Australians will have breakfast at the same time as me. They each have their own bathroom. I sleep in the same room as last time and I share my bathroom. What I don't like is that the muleteers and cooks use it too and they are not clean: pee, poop, ablutions, ... It disgusts me! In short, I can't wait to go to the riad tonight!
It's hard this morning: my body hurts. Headache, throat pain, ... The aftereffects of yesterday. This is probably normal.
This morning, I "googled" it, out of curiosity.
Here is what Wikipedia says:
"Meaning
The word Toubkal is said to be a deformation of French origin of the same Berber name Tugg Akal /toug-akal/ which means "she who looks up at the earth". The people of this region still use this name. Tizi n Tugg Kal literally means "Tugg Kal pass".
Djebel Toubkal (Berber/Amazir, Tugg Kal [Tougkal]; Arabic: جبل توبقال) is the highest point in the High Atlas as well as in Morocco and North Africa at 4,167 m. It is located 63 km south of Marrakech, in the province of Al Haouz, inside the national park that bears its name.
Geology
The Toubkal massif is made up of rocks of various types. In particular, andesite and rhyolite, dark rocks of volcanic origin, are found on the summits.
Glaciers have left characteristic marks of their passage in the form of trough-shaped valleys. During the Würm glaciation, the current Assif n'Ait Mizane valley (the Toubkal refuge valley) was occupied by the longest glacier in the Atlas. It was 5 km long.
History
Technically, Toubkal does not present any particular difficulties, and has been climbed regularly for a very long time. The Berbers consider it a holy place, dedicated to Sidi Chamarouch or Chamharouch ("the marabout"), and several cairns on the summit bear witness to this cult. In addition, a sanctuary is dedicated to him on the path leading from Imlil.
Tourism
The ascent of the roof of North Africa attracts a large number of trekking enthusiasts. This climb attracts even more crowds because it does not present great technical difficulties and the assistance of the muleteers and their mules reduces the physical effort. The distance and the difference in altitude remain relatively significant since between Imlil and Mount Toubkal the hikers cover nearly 35 kilometers round trip with a difference in altitude of nearly 5,000 meters. The altitude being relatively high (3,200 meters at the refuge and 4,167 meters at the summit), the risk of acute mountain sickness (headaches, nosebleeds, vomiting) is not zero although its effects remain very moderate at this height. Summer is the most favorable season because there is no snow and snowfields but brief and violent storms can occur. The normal route of the Ikhibi South is the most frequented. From the summit a wide panorama is offered to the eye rewarding the efforts made. We dominate the vast expanses of the Atlas and the great South with 50 km to the south-east the Djebel Sirwa and 150 km to the north-east the vast ridge of the Djebel M'Goun. We can also see the summit of the Oukaïmden resort. The tourist wave has changed the lives of the Berber mountaineers living in the vicinity. Many inhabitants now work in tourism: muleteers, guides, lodgers, cooks, transporters. The village of Imlil, the last village accessible by road from Asni, and located only two days' walk north of Toubkal, is a real "Moroccan Chamonix". Two refuges are located at an altitude of 3,200 m, 2 to 3 hours' walk from the summit. Not far from the summit of Toubkal is another attraction, Lake Ifni, accessible via the Tizi n'Ouanoums pass (3,664 m). »
Interesting…
Hassan has changed his plans. He suggests that I do a pass at 2700m. I thought it was a cool last day… The pass is called “Isq” (which means “point”) and it is the region of glaciers: “Tidli”. There are no more glaciers because of global warming. We leave at 10am as planned. The view is beautiful at the top, over the Imlil valley. I give it my all physically. I climb quickly. Hassan tells me that I am a mountain goat. He has never known anyone like me, “a real mountain girl” according to his expression. The Australians from London follow me from afar. We go down quickly. In trail mode. We will be at the place to eat lunch at 1pm, sheltered by the walnut trees. Instead of 6 hours, it takes us 3 hours to do 9km.
Climb from 1900m to 2700m and descend to 1750m.
Lunch is good, as usual: a large salad with rice and cold vegetables with melon for dessert. I don't drink tea. I finish with the dried apples I have left and two dates.
I watch Hassan and Lahssen who are eating bread with sardines next to me, a little apart. They work together from time to time and they seem to get along well.
It is 2pm and I am waiting for the driver who will take me back to Marrakech.
I have given tips to Lahssen and Hassan. I speak with Hassan: his salary varies between 350 and 500 dirhams per day. It depends on whether it is a group or an individual. It also depends on the agencies he works with. He thinks he will earn 350 dirhams with me, that is to say 35€/day.
I am happy with my trek, the experience, the encounters. I am just a little disappointed that the Berbers, the Amazirs, do not like to have their photo taken.
I did not expect to have showers almost every day, wifi two evenings, unlimited bottled mineral water every day. The service is good for tourists.
Rest and return to Marrakech.
Lahssen leaves tomorrow with a group of 6 French people for 5 days. Hassan leaves Tuesday. Two days of break. Their season is short. It is a demanding job for them but I think it is a well-paid job for the standard of living in Morocco.
It is 2:30 p.m. and it is the same driver as on the way there, Mohamed. He still has an old phone. I love it. It is rare these days. An hour and a half drive from Imlil to Marrakech. I am alone in the car. Back to civilization after days of nature, mountains and walking. Hassan tells me that he will miss me. The Amazirs are a very endearing people.
Mohamed drops me off at the same riad, at Youssef's, in the Jewish quarter of Marrakech.
On the road, we pass through argan oil cooperatives. Mohamed suggests that I stop but I decline his invitation. It seems touristy. Mohamed has 3 children and comes from a small Amazir town located between Marrakech and Imlil, Tahannaout. He is 52 years old and his youngest daughter is 22 years old. He suggests that I stay in Morocco and work with him as a taxi driver. Every other day, he works and every other day, I work. He makes me laugh.
The further we go towards Marrakech, the higher the temperature rises. It is 3:30 p.m. Marrakech is at an altitude of 466m.
Mohamed drops me off and right away, a young man comes to take me to the riad. It’s a labyrinth here. He asks me for a tip but I have nothing. Youssef welcomes me. My room “Mogador” is ready. My things left at the riad are in my room. A well-deserved rest.