Ladakh, "le Tibet" en exil - Ladakh, "a Tibet" in exile

Région himalayenne et bouddhiste, Le Ladakh est le petit frère du Tibet dans le nord de l’Inde. Des milliers de réfugiés tibétains y ont élu domicile. Ils y rencontrent des touristes, de plus en plus nombreux chaque année, avides de trekkings, de grands espaces et d’immensité. Le Ladakh est encore peu connu du grand public. Et c’est peut-être sa chance !

Avec une altitude moyenne de 5300 m et ses 150 000 habitants, le « pays des cols » porte bien son nom. Bienvenue au Ladakh ! Une région inspirante où se touchent des hauts sommets et des vallées sèches et rocailleuses ; des paysages uniques au monde aux couleurs rouge, ocre, gris, vert,… Des étendues à perte de vue avec la sensation étrange d’être et de marcher sur la lune.

« Jullay » ! Une dame accueille les voyageurs venus de loin avec un grand sourire dans une des nombreuses guesthouses de la petite ville de Leh, la capitale du Ladakh. La tête tourne mais pas d’inquiétude, c’est normal : on marche déjà à 3500 m d’altitude. Ce « little Tibet » de l’Inde du Nord porte bien son surnom. Beaucoup de ressemblances avec son mythique voisin, sans doute grâce à la présence de nombreux réfugiés tibétains. A commencer par l’alimentation ; les spécialités locales sont tout simplement celles des Tibétains.

Located in the North of India, the Himalayan Buddhist region of Ladakh is Tibet’s little brother. Thousands of Tibetan refugees have made it their home. Here, they get to meet tourists who come each year in ever-increasing numbers, eager to go trekking in its vast wilderness. Ladakh is still very little known to the general public. And this could be a blessing for this region!

With a population of 150,000 and sitting at an average altitude of 17,400 ft, the “land of high passes” is aptly named. Welcome to Ladakh! An inspiring region where high peaks border on dry, rocky valleys; where unique landscapes are painted with shades of red, ochre, grey and green, etc. Flat lands spread as far as the eye can see, giving us the strange impression of walking on the moon.

“Jullay!” says a woman with a large smile on her face, as she welcomes the travellers from distant countries into one of the many guesthouses in Leh, the small capital town of Ladakh. One feels dizzy but don’t worry, this is normal: we are standing at 11,500 ft. This “little Tibet” in Northern India is also appropriately named. It bears a lot of similarities with its mythical neighbouring country, probably due to the presence of numerous Tibetan refugees. One of them is the food: the local specialities are clearly from Tibet.

Quelle atmosphère pure et sereine dans cette région du monde. Est-ce grâce à l’ambiance bouddhiste ? On y respire un climat de paix, de calme et de plénitude que l’on ne rencontre probablement nulle part ailleurs en Inde. On se sent bien dans cette petite ville de 10 000 habitants où cohabitent Ladakhis, réfugiés tibétains et militaires (une présence due à la position frontalière avec le Pakistan). Les chiens, les ânes et les vaches sacrées errent ensemble dans les rues poussiéreuses. Ils partagent la « route » avec cette population contrainte de vivre au rythme des saisons. Les hivers sont longs et rudes, sept mois durant lesquels la ville de Leh est coupée du monde : routes fermées, avions cloués au sol. Ici, l’altitude fait partie intégrante du quotidien.

What a pure, serene atmosphere in this part of the world! Is it due to the Buddhist influence? It exudes a sensation of peace, calm and plenitude that we are unlikely to find anywhere else in India. One feels good in this small town (pop. 10,000) where Ladakhis, Tibetan refugees, and soldiers (whose presence is due to the proximity of the Pakistani border) live together. Dogs, donkeys and sacred cows wander around in the dusty streets, sharing the same space with these people, who are forced to live according to the rhythm of the seasons. Winters are long and harsh. For seven months of the year the town of Leh is isolated from the world: roads are closed and planes are grounded. The altitude here is definitely part of daily life.

En se baladant dans les rues de la capitale, on se laisse bercer par des musiques bouddhistes tibétaines. En longeant les temples, on peut entendre aussi le couinement des nombreux moulins à prières, à faire tourner dans le sens des aiguilles d’une montre et qui produisent autant de « Ôm Mani Padme Um » (un des plus célèbres mantras du bouddhisme) qu’ils font de tours. Et puis, le claquement des drapeaux de prières qui colorent le ciel. Des guirlandes multicolores qui offrent au vent leurs symboles.

Strolling along the streets of the capital, we are being lulled by Tibetan Buddhist music. As we walk along the temples, we can hear the squeaking sound of the prayer wheels, which one ought to turn clockwise, accompanied by as many “Ôm Mani Padme Um” (one of the most famous Buddhist mantras) as they rotate. And there is the flapping of the prayer flags that fill the sky with colours: multi-coloured garlands that send their symbols to the winds.

Leh, c’est aussi un concentré de magasins, d’agences de voyage, de restaurants et de « guesthouses ». En été (de mai à septembre), les touristes occidentaux arpentent les ruelles étroites à la recherche de la meilleure agence pour un trekking ou la visite des nombreux « gompas » (monastères bouddhistes) nichés dans les montagnes alentours. Le Ladakh est ouvert au tourisme depuis 1974. Quel changement depuis notre dernière visite en 2008 : les logements ont poussé comme des champignons. Tourisme et surtout trekking sont devenus très à la mode.

Le Ladakh est une des rares parties du monde où l’on peut se perdre au milieu de nulle part, à des dizaines de kilomètres du premier village. En s’éloignant de Leh, vous dites temporairement « adieu » à toute civilisation. Vos seules rencontres sont des nomades installés au milieu de ces étendues. Ils vivent avec leurs troupeaux de chevaux ou de yacks et les transforment parfois en porteurs pour les sacs des touristes à bout de souffle. Pour les nomades, rien de plus simple : on pose sa tente ici et là, au rythme des saisons, au gré de ses envies. On déplace sa famille et son troupeau au milieu de ce désert aride.

Leh is also a concentration of shops, travel agencies, restaurants and guesthouses. In summer (that is, from May to September) Western tourists stride along the narrow streets in search of the agency that will offer the best treks or visits to the many gompas, or Buddhist monasteries, nestled in the surrounding mountains. Ladakh opened its borders to tourism in 1974. What has changed since our last visit in 2008? Accommodations have sprung up everywhere. Tourism and the trekking industry in particular, have become very fashionable.

Ladakh is one of the few areas in the world where one can get lost in the middle of nowhere, miles and miles away from the nearest village. When you get away from Leh, you also temporarily get away from civilisation. The only people you will meet are nomads who set up camp in the middle of the vast land. They live with their herds of horses or yacks and sometimes use them to carry the bags of exhausted tourists. For these itinerant people, there is nothing as simple as this way of living: they set their tent here and there according to the season; according to their mood. They move their families and herds about in the midst of the barren desert.

Mais n’attendez pas trop longtemps. Le Ladakh vit pleinement 5 mois de l’année. Déjà, l’hiver va reprendre sa place avec ses couches de glace et ses températures extrêmes. Cette terre d’aventures va hiberner jusqu’à la prochaine saison touristique. Mais son authenticité survivra-t-elle au déploiement du tourisme en plein essor ?

Do not wait too long, then. Ladakh only fully comes alive 5 months a year. Winter is already coming back, along with its layers of ice and extreme temperatures. This land of adventure will hibernate until the next tourist season. But will the region’s authenticity outlive the expansion of flourishing tourism?